2021


La foi chrétienne dit que Jésus est le Sauveur, qu’il faut l’accepter comme son sauveur personnel. Pourquoi ?

Le salut… de quoi ? Retour aux origines…

Le tout début de la Bible nous raconte que les hommes ont été créés pour vivre en harmonie dans le monde qui les entoure, dotés de la responsabilité d’en prendre soin pour en préserver l’équilibre et la richesse, et invités à partager non seulement la joie d’une alliance d’amour entre l’homme et la femme, mais aussi plus étonnamment avec Dieu leur Créateur.

Mais survient la tentation de croire que ce statut d’humain n’est pas le meilleur, que Dieu se réserve la meilleure part et qu’en refusant les limites données on pourrait devenir comme lui, des dieux nous-mêmes… Le doute insinué sur la bienveillance de Dieu fait son chemin et ils décident de ne plus faire confiance – de ne plus avoir foi. Ils se coupent ainsi eux-mêmes de leur source vitale. C’est cela que la Bible appelle « le péché« . Il a pour conséquence la mort, comme état spirituel de séparation d’avec Dieu et de la vie abondante qu’il nous offre.

Signalons au passage que ce refus de confiance a des conséquences dans les relations humaines, en commençant par la zizanie dans ce premier couple. Nous en connaissons la suite : toute notre Histoire. Ce qui est frappant, c’est que Dieu n’abandonne pas l’humain à son triste sort, se retirant dans une majesté offensée. Mais, prenant acte du nouvel état dans lequel l’homme s’est placé, il rétablit le dialogue interrompu et promet la venue de quelqu’un qui offrira un renouveau, le pardon (re-don) après le premier don refusé : la Vie retrouvée, en un mot le « salut » (être sauvé), pour tous les hommes de tous les temps. Cette personne, c’est Jésus.

La mort de Jésus : une preuve d’amour

Ce que nous ne pouvions faire pour nous-mêmes, Dieu, en Jésus-Christ, l’accomplit. Là où le péché (le mal) a entraîné la mort, le don gratuit de Dieu, Jésus, nous donne la vie éternelle. Et si, sur la croix, Jésus a pris le poids de nos maux, de nos péchés et de notre mort, cela signifie qu’il n’y a plus rien en nous qui puisse le surprendre. Paul souligne que « Dieu prouve son amour envers nous : lorsque nous étions encore pécheurs, Christ est mort pour nous » (épître de Paul aux Romains ch.5 v.8).

La valeur immense de ce don dit que, même empêtrés dans nos chemins de mort, nous sommes infiniment aimés. La preuve de cet amour précède toute conscience d’un désir de salut, toute initiative de notre part. Nous n’y pouvons rien et nous ne pouvons pas la revendiquer. De même que la vie nous est donnée par notre naissance avant que nous n’en ayons conscience, la grâce du salut accompli nous précède toujours. Le salut est offert avant même que nous n’en réalisions le besoin.

Derrière notre difficulté à accepter ce salut, n’y a-t-il pas un problème d’orgueil qui refuse d’admettre que nos actes aient pu avoir des conséquences douloureuses et que celles-ci ne puissent être réparées par nos propres forces ? Il faut sans doute de l’humilité pour admettre que l’accueil de la Vie passe par l’acceptation de la mort et de la résurrection de Jésus. Il nous montre, non pas la cruauté, mais l’immensité de l’amour de Dieu. Ce Dieu s’implique et se livre librement tout entier et jusqu’au bout dans notre humanité, traversant la mort pour nous ouvrir un passage vers la vie dans une communion éternelle avec Lui. Cet amour, comme tout amour véritable, ne s’impose pas. La liberté de l’homme n’est pas court-circuitée. Ce don est à accepter dans la foi, la confiance en Celui qui l’offre. Jésus dit  : faire l’œuvre de Dieu c’est « croire en celui (que Dieu) a envoyé » (Evangile selon Jean 6 : 28).



YONA donnerait n’importe quoi pour mettre fin à ces bruits terribles ! Le vent déchaîné fait hurler les cordages et les poulies ; des vagues monumentales s’écrasent rageusement contre le bateau et font grincer la moindre planche. Mais bien pires à supporter sont les cris du capitaine et de son équipage, qui se démènent pour maintenir le navire à flot. Yona est persuadé que ces hommes vont bientôt mourir, à cause de lui.

2 Comment Yona en est-​il arrivé là ? Il a commis une grave erreur. Il a désobéi à son Dieu, Jéhovah. Qu’a-​t-​il fait exactement ? Est-​ce irréparable ? Il y a beaucoup à apprendre des réponses à ces questions. Par exemple, ce qu’a vécu Yona nous montre que même ceux qui ont une foi authentique peuvent s’égarer, mais qu’ils peuvent aussi se racheter.

Un prophète de Galilée
3-5. a) Sur quoi se concentre-​t-​on souvent au sujet de Yona ? b) Que savons- nous des origines de Yona ? (voir aussi la note). c) Pourquoi la tâche de Yona n’a-​t-​elle rien de facile ni d’agréable ?

3 Quand on pense à Yona, on se concentre souvent sur le négatif : il a désobéi et s’est même entêté. Mais il avait aussi de très belles qualités. N’oublie pas qu’il a été choisi par Dieu pour être prophète. Jéhovah n’aurait pas confié une responsabilité aussi lourde à quelqu’un d’infidèle ou d’injuste.

Yona avait de très belles qualités.

4 La Bible nous renseigne un peu sur les origines de Yona (lire 2 Rois 14:25). Il est de Gath-Hépher, localité située à seulement quatre kilomètres de Nazareth, la ville où grandira Jésus Christ quelque 800 ans plus tard *. Yona est prophète sous Yarobam II, qui règne sur les dix tribus d’Israël. L’époque d’Éliya est bien loin ; son successeur, Élisha, est mort du temps du père de Yarobam. Jéhovah s’est servi de ces prophètes pour anéantir le culte de Baal, mais une fois encore, Israël s’est écarté volontairement du droit chemin. Le pays est sous l’influence d’un roi qui fait « ce qui est mauvais aux yeux de Jéhovah » (2 Rois 14:24). La tâche de Yona n’a donc rien de facile ni d’agréable. Pourtant, il s’en acquitte fidèlement.

5 Un jour, la vie de Yona prend un tournant décisif. Il reçoit de Jéhovah une mission qui lui paraît extrêmement difficile. Laquelle ?

« Lève-​toi, va à Ninive »
6. Quelle mission Jéhovah donne-​t-​il à Yona, et pourquoi est-​elle effrayante ?

6 Jéhovah demande à Yona : « Lève-​toi, va à Ninive la grande ville, et proclame contre elle que leur méchanceté est montée devant moi » (Yona 1:2). On comprend sans peine que cette mission peut sembler effrayante. Ninive se trouve à 800 kilomètres à l’est, soit à près d’un mois de marche. Mais l’expédition par elle-​même ne sera pas le plus dur. À Ninive, Yona doit transmettre un message de jugement aux Assyriens, qui ont la réputation d’être violents, et même cruels. Vu qu’il a eu peu de succès auprès du peuple de Dieu, que peut-​il espérer de la part de ces païens ? Que pourrait faire un seul serviteur de Jéhovah dans cette immense Ninive, que l’on finira par appeler « la ville meurtrière » ? (Nah. 3:1, 7).

7, 8. a) Pourquoi peut-​on dire que Yona est déterminé à fuir sa mission ? b) Pourquoi ne faut-​il pas classer Yona dans la catégorie des lâches ?

7 Nous ne savons pas si Yona s’est posé ce genre de questions. Ce que nous savons, en revanche, c’est qu’il fuit. Jéhovah lui a ordonné de se diriger vers l’est ; il s’en va vers l’ouest, et aussi loin qu’il peut ! Il descend sur la côte, dans une ville portuaire nommée Joppé, où il trouve un navire qui va partir à Tarsis. Si Tarsis se situe en Espagne, comme le pensent des biblistes, le prophète se rend à 3 500 kilomètres de Ninive. À l’époque, un tel voyage à l’autre bout de la Méditerranée peut prendre un an. C’est dire si Yona est déterminé à fuir sa mission (lire Yona 1:3).

8 Faut-​il pour autant classer Yona dans la catégorie des lâches ? Ce serait le juger un peu vite. Nous allons voir qu’il saura faire preuve d’un courage remarquable. Mais, comme chacun de nous, c’est un humain imparfait, avec bien des faiblesses (Ps. 51:5). Qui de nous n’a jamais eu à lutter contre la peur ?

9. a) Quelle impression pouvons-​nous parfois avoir ? b) Quelle vérité ne devons-​nous pas oublier ?

9 Nous pouvons avoir de temps à autre l’impression que Dieu nous demande des choses difficiles, voire impossibles. Par exemple, il peut nous sembler intimidant d’obéir à l’ordre de prêcher la bonne nouvelle du Royaume de Dieu (Mat. 24:14). N’oublions pas cette vérité profonde énoncée par Jésus : « Tout est possible à Dieu » (Marc 10:27). S’il nous arrive de perdre de vue cette vérité, sans doute comprenons-​nous ce qu’a ressenti Yona. Mais quelles conséquences sa fuite a-​t-​elle ?

Jéhovah discipline son prophète
10, 11. a) Qu’espère peut-être Yona alors que le navire s’éloigne de la côte ? b) Dans quelle situation le navire se retrouve-​t-​il ?

10 Yona s’installe à bord du bateau, très certainement un navire marchand phénicien. C’est le départ. Il observe le capitaine et son équipage manœuvrer. En voyant la côte disparaître, peut-être espère-​t-​il avoir échappé au danger qu’il redoute tellement. Mais, soudain, le temps se gâte.

11 Des vents forts déchaînent la mer et soulèvent des vagues à côté desquelles même des navires modernes paraîtraient minuscules. En peu de temps, le vaisseau de bois ressemble à une coquille de noix, perdue au milieu de vagues monstrueuses et de creux vertigineux. Yona sait-​il alors, comme il l’écrira plus tard, que « Jéhovah lui-​même [a lancé] un grand vent sur la mer » ? En tout cas, il sait qu’il n’a rien à attendre des dieux que les matelots se mettent à invoquer (Lév. 19:4). On lit dans son récit : « Quant au navire, il était sur le point de faire naufrage » (Yona 1:4). Mais comment Yona pourrait-​il prier le Dieu devant lequel il fuit ?

12. a) Pourquoi peut-​on comprendre que Yona se soit endormi ? (voir la note). b) Comment Jéhovah révèle-​t-​il aux marins la cause de leurs ennuis ?

12 Désemparé, le prophète descend dans la cale, s’y allonge et s’endort profondément *. Le capitaine le trouve, le réveille et lui ordonne de prier son dieu, comme le font tous les autres. Convaincus que la tempête n’est pas d’origine naturelle, les marins jettent les sorts pour savoir qui à bord peut bien être la cause de leurs ennuis. Le sang de Yona doit se glacer tandis que les sorts déclarent innocent un homme après l’autre. La vérité ne tarde pas à être révélée. C’est contre Yona que Jéhovah dirige les sorts et la tempête ! (lire Yona 1:5-7).

13. a) Qu’est-​ce que Yona avoue aux marins ? b) Que recommande Yona aux marins, et pourquoi ?

13 Yona avoue tout. Il est un serviteur du Dieu Tout-Puissant, Jéhovah. C’est parce qu’il a offensé son Dieu en fuyant que le danger menace. Les marins sont épouvantés ; la terreur se lit dans leurs yeux. Ils lui demandent ce qu’ils doivent lui faire pour sauver le navire et leur vie. Que répond Yona ? Il doit trembler à l’idée de s’enfoncer dans ces eaux froides et agitées. Mais comment pourrait-​il laisser tous ces hommes mourir sachant qu’il peut les sauver ? Il leur recommande : « Soulevez-​moi et lancez-​moi à la mer, et la mer s’apaisera pour vous, car je sais que c’est à cause de moi que cette grande tempête est sur vous » (Yona 1:12).

14, 15. a) Comment imiter la foi de Yona ? b) Comment les marins réagissent-​ils à la recommandation de Yona ?

14 Ce ne sont pas là les paroles d’un lâche. Jéhovah a dû se réjouir de constater le courage et l’esprit de sacrifice de son prophète dans cette situation critique. En la circonstance, Yona révèle toute la force de sa foi. Nous pouvons l’imiter en faisant passer le bien-être d’autrui avant le nôtre (Jean 13:34, 35). Quand quelqu’un est éprouvé physiquement, affectivement ou spirituellement, donnons-​nous de nous-​mêmes afin de le soutenir ? Jéhovah se réjouit beaucoup de nous voir agir de cette façon.

15 Peut-être les marins sont-​ils eux aussi touchés par la proposition de Yona, car, dans un premier temps, ils refusent sa solution. Ils redoublent d’efforts pour se sortir d’affaire, mais sans succès. La tempête ne fait qu’empirer. Ils admettent finalement qu’ils n’ont pas le choix. Ils crient vers Jéhovah, le Dieu de Yona, pour qu’il ait pitié d’eux, puis ils lancent le prophète par-dessus bord (Yona 1:13-15).

Les vagues engloutissent Yona après qu’il a été jeté à la mer
Yona insiste ; les marins le lancent à la mer.

 Yona obtient miséricorde et salut
16, 17. Qu’arrive-​t-​il à Yona après qu’il a été jeté par-dessus bord ? (voir aussi les images).

16 Dans cette mer en furie, sans doute que Yona lutte pour se maintenir à la surface et qu’il voit le navire s’éloigner rapidement au milieu des flots. Les vagues finissent par l’engloutir. Il coule à pic, perdant tout espoir de survie.

17 Yona décrira plus tard ce qu’il éprouve à ce moment précis. Des images lui traversent l’esprit. Il songe avec tristesse qu’il ne reverra plus le magnifique temple de Jéhovah à Jérusalem. Il a la sensation de descendre jusqu’au fond de la mer — « aux bases des montagnes » —, où des algues s’enroulent autour de lui. Là semble être sa « fosse », sa tombe (lire Yona 2:2-6).

18, 19. a) Qu’arrive-​t-​il à Yona au fond de la mer, et qui provoque ce retournement de situation ? b) De quel genre de poisson est-​il question dans le livre de Yona ? (voir aussi la note).

18 Mais voilà qu’une masse sombre, immense, tourne autour de Yona... Elle se rapproche et fonce sur lui. Une gueule gigantesque s’ouvre et l’avale tout rond !

Yona coule ; un grand poisson tourne autour de lui
« Jéhovah préposa un grand poisson pour avaler Yona. »

 19 Ce doit être la fin. Pourtant, ce que ressent Yona est incroyable. Il est encore en vie ! Il n’est ni broyé, ni digéré, ni même asphyxié. Le souffle de vie est toujours en lui, alors qu’il se trouve dans ce qui devrait être sa tombe. Peu à peu, une crainte respectueuse l’envahit. Il n’y a pas de doute, c’est Jéhovah qui a « prépos[é] un grand poisson * pour avaler Yona » (Yona 1:17).

20. Que révèle la prière que Yona a prononcée à l’intérieur du poisson ?

20 Les minutes passent, puis les heures. Dans l’obscurité la plus totale, Yona met de l’ordre dans ses pensées et prie Jéhovah. Sa prière, reproduite intégralement dans le deuxième chapitre de son livre, évoque les Psaumes à plusieurs reprises. Elle révèle qu’il connaît très bien les Écritures. Il se dégage également de cette prière une qualité touchante : la reconnaissance. Le prophète conclut : « Quant à moi, avec la voix de l’action de grâces, je veux sacrifier pour toi. Le vœu que j’ai fait, je veux m’en acquitter. Le salut appartient à Jéhovah » (Yona 2:9).

21. Qu’a compris Yona en rapport avec le salut, et que devons-​nous nous rappeler ?

21 Jéhovah peut offrir le salut à n’importe qui, n’importe où, n’importe quand. C’est ce que Yona a compris dans un endroit aussi étrange que « l’intérieur du poisson ». Même là, Jéhovah a trouvé et sauvé son serviteur en détresse (Yona 1:17). Lui seul pouvait protéger quelqu’un pendant trois jours et trois nuits dans le ventre d’un grand poisson. Rappelons-​nous que Jéhovah est « le Dieu dans la main de qui est [notre] souffle » (Dan. 5:23). Nous lui devons le moindre souffle, notre existence même. Montrons-​lui donc notre reconnaissance en lui obéissant.

22, 23. a) Comment la gratitude de Yona ne tarde-​t-​elle pas à être mise à l’épreuve ? b) Comment imiter Yona lorsque nous commettons une erreur ?

 22 Yona a-​t-​il appris à manifester sa reconnaissance à Jéhovah en lui obéissant ? Oui. Au bout de trois jours et trois nuits, le poisson s’approche de la côte et « vomit Yona sur la terre ferme » (Yona 2:10). Après tout ce qu’il vient de vivre, Yona n’a même pas à nager jusqu’au rivage ! À partir de la plage où il échoue, il n’a plus qu’à trouver son chemin. Mais sa gratitude ne tarde pas à être mise à l’épreuve. « Alors la parole de Jéhovah vint à Yona pour la deuxième fois, disant : “Lève-​toi, va à Ninive la grande ville, et proclame-​lui la proclamation que je te dis” » (Yona 3:1, 2). Que va-​t-​il faire ?

23 Il n’hésite pas. « Yona se leva donc et alla à Ninive, selon la parole de Jéhovah » (Yona 3:3). En un mot, il obéit. Il a tiré leçon de ses erreurs. Nous devons imiter la foi de Yona sous ce rapport également. Tous nous péchons ; tous nous commettons des fautes (Rom. 3:23). Renonçons-​nous ? Ou bien tirons-​nous leçon de nos erreurs et nous mettons-​nous à servir Dieu avec obéissance ?

24, 25. a) Quelle récompense Yona a-​t-​il déjà reçue ? b) Quelles récompenses attendent Yona ?

24 Jéhovah a-​t-​il récompensé Yona pour son obéissance ? Assurément. D’une part, il semble que le prophète a fini par savoir que les marins avaient survécu. La tempête s’étant calmée immédiatement après qu’ils ont jeté Yona à l’eau, ces hommes ont eu « très peur de Jéhovah ». C’est à lui, et non à leurs faux dieux, qu’ils ont offert un sacrifice (Yona 1:15, 16).

25 D’autre part, une grande récompense est venue bien plus tard. Jésus s’est servi du temps que Yona a passé dans l’énorme poisson comme d’une image prophétique de son propre séjour dans la tombe, ou shéol (lire Matthieu 12:38-40). Yona se réjouira sans aucun doute quand il l’apprendra, une fois ressuscité pour la vie sur la terre (Jean 5:28, 29). Jéhovah souhaite te bénir toi aussi. Comme Yona, tireras-​tu leçon de tes erreurs ? Seras-​tu obéissant et feras-​tu passer les intérêts des autres avant les tiens ?

QU’EN PENSES-​TU ?
Comme Yona, as-​tu déjà eu peur d’accomplir une mission que Jéhovah t’a confiée ?

Pourquoi peut-​on dire que Jéhovah a enseigné l’obéissance à Yona avec patience et miséricorde ?

Comment Yona a-​t-​il montré qu’il a tiré leçon de ses erreurs ?

Comment comptes-​tu imiter la foi de Yona ?


 


ÉLIYA a très envie d’être seul avec son Père céleste. Mais la foule qui entoure ce prophète vient juste de le voir appeler le feu du ciel, et beaucoup cherchent sans doute à s’attirer sa faveur. Avant qu’Éliya ne monte au sommet du mont Carmel pour prier Jéhovah en privé, une tâche désagréable l’attend. Il doit parler au roi Ahab.


2 Les deux hommes sont très différents. Ahab, vêtu d’habits royaux, est un apostat faible et avide. Éliya porte une tenue officielle de prophète — une robe simple et résistante, peut-être en peau, ou tissée en poil de chameau ou de chèvre. Son courage, son intégrité et sa foi sont remarquables. Le jour qui touche maintenant à sa fin en a dit long sur le caractère de ces deux personnages.


3, 4. a) Pourquoi la journée s’est-​elle mal passée pour Ahab et les autres adorateurs de Baal ? b) À quelles questions allons-​nous répondre ?


3 La journée s’est plutôt mal passée pour le roi et les autres adorateurs de Baal. La religion païenne qu’Ahab et sa femme, Jézabel, soutiennent dans le royaume des dix tribus d’Israël a reçu un coup terrible. Baal a été démasqué : c’est un faux dieu. Il n’a pas pu allumer le moindre feu pour répondre à ses 450 prophètes qui l’ont supplié de toutes leurs forces en dansant et en se faisant des incisions rituelles. Ce dieu sans vie n’a pas pu épargner à ces hommes une exécution bien méritée. Il a aussi échoué sous un autre rapport, et son échec sera bientôt complet. Pendant plus de trois ans, les prophètes de Baal ont imploré leur dieu de remédier à la sécheresse qui affligeait le pays, mais il en a été incapable. Jéhovah, quant à lui, ne va pas tarder à faire venir la pluie, démontrant ainsi sa supériorité (1 Rois 16:30–17:1 ; 18:1-40).


 4 Quand agira-​t-​il ? Comment Éliya se comportera-​t-​il en attendant ? Et que pouvons-​nous apprendre de cet homme de foi ? C’est ce que nous allons voir à présent (lire 1 Rois 18:41-46).


Un homme de prière

5. a) Que dit Éliya à Ahab ? b) Ahab a-​t-​il tiré leçon des évènements de la journée ?


5 Éliya s’avance vers Ahab et lui dit : « Monte, mange et bois, car il y a le bruit du tumulte d’une pluie torrentielle. » Le roi a-​t-​il tiré leçon des évènements de la journée ? Rien ne laisse entendre qu’il se soit repenti ou qu’il ait demandé l’aide du prophète pour rechercher le pardon de Jéhovah. Ahab se contente de « mont[er] pour manger et pour boire » (1 Rois 18:41, 42).


6, 7. À quel sujet Éliya prie-​t-​il, et pourquoi ?


6 « Quant à Éliya, il monta au sommet du Carmel, puis il s’accroupit par terre et mit son visage entre ses genoux », lit-​on dans le récit. Pendant qu’Ahab est parti se remplir l’estomac, Éliya a la possibilité de prier son Père céleste. As-​tu remarqué sa position ? Il est accroupi, la tête si courbée que son visage touche presque ses genoux. Que fait-​il dans cette position humble ? Jacques 5:18 nous apprend qu’il a prié pour que la sécheresse prenne fin. Il a sûrement prononcé cette requête au sommet du Carmel.


Éliya se prosterne pour prier

Par ses prières, Éliya montre qu’il veut que la volonté de Dieu se fasse.


7 Auparavant, Jéhovah a affirmé : « Je suis résolu à donner de la pluie sur la surface du sol » (1 Rois 18:1). Éliya prie par conséquent pour que la volonté de son Dieu s’accomplisse. Quelque mille ans plus tard, Jésus enseignera à ses disciples à faire de même (Mat. 6:9, 10).


8. Que nous apprend l’exemple d’Éliya ?


8 L’exemple d’Éliya nous en apprend beaucoup sur la prière. L’accomplissement de la volonté de Jéhovah était au centre de ses pensées. Lorsque nous prions, rappelons-​nous : « Quoi que ce soit que nous demandions selon sa volonté [celle de Dieu], il nous entend » (1 Jean 5:14). Il est donc clair qu’il nous faut savoir quelle est la volonté de Dieu pour que nos prières soient écoutées. Voilà qui nous donne une bonne raison d’étudier régulièrement la Bible. De plus, Éliya voulait certainement que la sécheresse s’arrête en raison des souffrances qu’elle causait à son peuple. Il débordait probablement de reconnaissance après avoir vu le miracle que Jéhovah venait d’opérer. Nos prières devraient également refléter notre profonde gratitude et le souci que nous avons du bien-être d’autrui (lire 2 Corinthiens 1:11 ; Philippiens 4:6).


Confiant et vigilant

9. Qu’ordonne Éliya à son serviteur, et quelles qualités manifeste-​t-​il ?


9 Éliya est sûr que Jéhovah va mettre un terme à la sécheresse, mais il ne sait pas quand. Que va-​t-​il faire en attendant ? « Il dit [...] à son serviteur : “Monte, s’il te plaît. Regarde en direction de la mer.” Celui-ci monta donc, regarda et dit : “Il n’y a rien.” Par sept fois, Éliya dit : “Retourne” » (1 Rois 18:43). Le prophète manifeste au moins deux qualités : la confiance et la vigilance.


Éliya guette les signes de l’intervention de Jéhovah.


10, 11. a) Qu’est-​ce qui montre qu’Éliya a confiance dans la promesse de Jéhovah ? b) Pourquoi pouvons-​nous avoir la même confiance qu’Éliya ?


10 Confiant dans la promesse de Jéhovah, Éliya guette les signes annonçant la pluie. Il envoie son serviteur examiner l’horizon depuis une hauteur. Mais le serviteur revient avec une nouvelle peu réjouissante : « Il n’y a rien. » L’horizon est dégagé, et le ciel à l’évidence sans nuage. Pourtant, souviens-​toi, Éliya vient juste de déclarer au roi Ahab : « Il y a le bruit du tumulte d’une pluie torrentielle. » Comment le prophète a-​t-​il pu dire une chose pareille alors qu’aucun nuage n’est en vue ?


11 Éliya est le prophète et le représentant de Jéhovah. Il est convaincu que son Dieu tiendra parole. Il est tellement confiant qu’il entend pour ainsi dire déjà la pluie torrentielle. Cela nous fait penser à ce que la Bible dit de Moïse : « Il est resté ferme comme s’il voyait Celui qui est invisible. » Dieu est-​il tout aussi réel pour toi ? Il nous fournit de nombreuses raisons d’avoir foi en lui et en ses promesses (Héb. 11:1, 27).


12. a) Pourquoi peut-​on dire qu’Éliya est vigilant ? b) Comment Éliya réagit-​il en apprenant qu’un petit nuage se dessine à l’horizon ?


12 As-​tu également noté la vigilance d’Éliya ? Il dit à son serviteur : « Retourne », non pas une ou deux fois, mais sept fois ! On peut imaginer que ce serviteur se fatigue de ces allées et venues. Mais Éliya, qui désire intensément un signe, ne renonce pas. Finalement, la septième fois, le serviteur revient en disant : « Regarde, il y a un petit nuage comme la paume d’un homme, qui monte de la mer. » Te représentes-​tu ce serviteur tendant le bras et évaluant avec la paume de la main la taille du petit nuage qui se dessine à l’horizon, au-dessus de la Méditerranée ? Il n’est probablement pas très impressionné. Cependant, pour Éliya, ce nuage est d’une importance capitale. Il se met donc à donner des instructions pressantes à son serviteur : « Monte dire à Ahab : “Attelle et descends, pour que la pluie torrentielle ne te retienne pas !” » (1 Rois 18:44).


13, 14. a) Comment imiter la vigilance d’Éliya ? b) Quelles raisons avons-​nous d’agir sans tarder ?


13 Là encore, Éliya nous a laissé un bel exemple. Nous vivons aussi une époque où Dieu va bientôt accomplir sa volonté. Éliya attendait la fin de la sécheresse ; nous attendons la fin d’un monde corrompu (1 Jean 2:17). Nous devons rester vigilants jusqu’à l’intervention de Jéhovah, comme Éliya l’a été. Jésus, le Fils de Dieu, a averti ses disciples : « Veillez donc, parce que vous ne savez pas quel jour votre Seigneur vient » (Mat. 24:42). Voulait-​il dire que ses disciples seraient dans l’ignorance la plus complète concernant le moment où la fin viendrait ? Non, car il a longuement parlé de ce qui caractériserait le monde durant les jours précédant la fin. Nous pouvons tous voir se réaliser le signe détaillé de « l’achèvement du système de choses » (lire Matthieu 24:3-7).


Un seul petit nuage a convaincu Éliya que Jéhovah allait intervenir. Le signe des derniers jours suffit-​il à te persuader d’agir sans tarder ?


14 Chaque facette de ce signe nous fournit des preuves convaincantes. Ces preuves suffisent-​elles à nous persuader d’agir pendant qu’il en est temps ? Un seul petit nuage a suffi à convaincre Éliya que Jéhovah était sur le point d’intervenir. La foi du prophète a-​t-​elle été déçue ?


Soulagement et bénédictions

15, 16. a) Quels changements se produisent tout à coup ? b) Que se demande peut-être Éliya ?


15 Le récit poursuit : « Il arriva, dans l’intervalle, que les cieux s’assombrirent de nuages et de vent, et il y eut une grande pluie torrentielle. Et Ahab était monté sur son char et se rendait à Yizréel » (1 Rois 18:45). Tout va très vite. Tandis que le serviteur d’Éliya transmet le message du prophète à Ahab, le ciel s’obscurcit. Un grand vent se lève. Après trois ans et demi de sécheresse, il pleut enfin sur le sol d’Israël. La terre absorbe l’eau. Lorsque la pluie devient torrentielle, les eaux du Qishôn montent, faisant sûrement disparaître le sang des prophètes de Baal qui ont été exécutés. Les Israélites rebelles vont avoir l’occasion de purifier le pays sali par le culte de Baal.


Le prophète Éliya et d’autres Israélites se réjouissent sous une pluie torrentielle

« Il y eut une grande pluie torrentielle. »


16 Éliya espère certainement qu’ils la saisiront ! De plus, il se demande peut-être comment Ahab va réagir à tout ce qui se passe. Se repentira-​t-​il et se détournera-​t-​il du culte de Baal ? Les évènements du jour lui ont donné de puissantes raisons de le faire. Nous ne savons pas ce qu’Ahab a bien pu penser. Le récit nous indique simplement que le roi est monté sur son char et qu’il s’est rendu à Yizréel. A-​t-​il compris la leçon ? Est-​il décidé à changer ? La suite laisse entendre que non. Toujours est-​il que, pour Ahab comme pour Éliya, la journée n’est pas encore terminée.


17, 18. a) Qu’arrive-​t-​il à Éliya sur la route de Yizréel ? b) Pourquoi est-​ce extraordinaire qu’Éliya coure du Carmel à Yizréel ? (voir aussi la note).


 17 Le prophète de Jéhovah prend la même route qu’Ahab. Il a une longue distance à parcourir sous un ciel sombre et pluvieux. Mais quelque chose d’extraordinaire se produit.


18 « La main de Jéhovah fut sur Éliya, de sorte qu’il se ceignit les hanches et courut en avant d’Ahab jusqu’à Yizréel » (1 Rois 18:46). Manifestement, « la main de Jéhovah » agit sur le prophète de manière surnaturelle. Yizréel se trouve à une trentaine de kilomètres, et Éliya n’est plus tout jeune *. Imagines-​tu le prophète relever ses longs vêtements, les attacher sur ses hanches pour que ses jambes aient une plus grande liberté de mouvement, puis courir sur cette route trempée ? Il court si vite qu’il rattrape le char royal... et le dépasse !


19. a) À quelles prophéties l’exploit d’Éliya nous fait-​il penser ? b) De quoi Éliya est-​il certain alors qu’il court vers Yizréel ?


19 Quelle bénédiction pour Éliya ! Ressentir une telle force, une telle vitalité et avoir une telle résistance — peut-être plus grandes encore que dans sa jeunesse — doit profondément le réjouir. Cet exploit nous fait penser aux prophéties qui garantissent à ceux qui sont fidèles une santé et une vigueur parfaites dans le Paradis terrestre à venir (lire Isaïe 35:6 ; Luc 23:43). Alors qu’Éliya court, il est certain d’avoir l’approbation de son Père, le seul vrai Dieu.


20. Comment chercher à obtenir les bénédictions de Jéhovah ?


20 Jéhovah ne demande qu’à nous accorder ses bénédictions. Alors cherchons à les obtenir. Cela en vaut vraiment la peine. À l’exemple d’Éliya, soyons vigilants. Examinons soigneusement les signes qui attestent que Jéhovah est sur le point d’agir en ces temps dangereux et décisifs. Comme Éliya, nous avons toutes les raisons de placer notre entière confiance dans les promesses de Jéhovah, « le Dieu de vérité » (Ps. 31:5).


QU’EN PENSES-​TU ?

Pourquoi peut-​on dire qu’Éliya était un homme de prière ?


Pourquoi peut-​on dire qu’Éliya avait confiance dans la promesse de Jéhovah ?


Pourquoi Éliya est-​il un exemple de vigilance ?


Comment comptes-​tu imiter la foi d’Éliya ?



 ÉLIYA observe les Israélites qui montent péniblement les pentes du Carmel. Les premières lueurs du jour suffisent à révéler leur pauvreté et leur situation pitoyable : la sécheresse, qui dure depuis trois ans et demi, a laissé des marques sur eux.

Les 450 prophètes de Baal se distinguent parmi la foule. Ils sont remplis d’orgueil et d’une haine profonde pour Éliya, le prophète de Jéhovah. La reine Jézabel a mis à mort de nombreux serviteurs de Jéhovah, mais cet homme lutte toujours contre le culte de Baal.

Combien de temps Éliya tiendra-​t-​il encore ? Les prêtres de Baal se disent probablement qu’un homme seul n’a aucune chance de l’emporter sur eux (1 Rois 18:4, 19, 20). Le roi Ahab est là également, monté sur son char. Lui non plus ne porte pas Éliya dans son cœur.

3, 4. a) Pourquoi Éliya ressent-​il sans doute de la peur ? b) Qu’allons-​nous examiner dans ce chapitre ?

Le prophète de Jéhovah va vivre une journée qu’il n’oubliera pas de sitôt. Sous ses yeux, tout se met en place en vue d’un affrontement entre le bien et le mal, l’un des plus spectaculaires que le monde ait connus. Que ressent-​il alors qu’il voit le jour se lever ? Il n’est pas insensible à la peur ; c’est « un homme avec des sentiments semblables aux nôtres » (lire Jacques. 5:17). Nous pouvons être sûrs d’une chose : entouré d’Israélites infidèles, de leur roi apostat et de prêtres assassins, Éliya se sent bien seul (1 Rois 18:22).

Mais pourquoi Israël est-​il dans cette situation critique, et en quoi cela nous concerne-​t-​il ? Arrêtons-​nous sur l’exemple de foi d’Éliya et sur son utilité pour nous.

Un long combat

5, 6. a) Dans quel combat Israël est-​il pris ? b) Qu’a fait Ahab pour offenser Jéhovah ?

Pendant une bonne partie de sa vie, Éliya a vu, impuissant, les Israélites mépriser et rejeter ce qu’il y avait de meilleur pour  eux et pour leur pays : le culte pur. En effet, Israël est pris depuis longtemps dans un combat, une guerre entre le culte pur et le faux culte, entre le culte rendu à Jéhovah et le culte idolâtre des nations environnantes. Aux jours d’Éliya, cette lutte s’intensifie.

Le roi Ahab a gravement offensé Jéhovah. Il a épousé Jézabel, la fille du roi de Sidon. Cette femme est déterminée à répandre le culte de Baal dans tout le pays d’Israël et à faire disparaître le culte de Jéhovah. Ahab se laisse rapidement influencer. Il bâtit un temple et un autel pour Baal. De plus, il est le premier à se prosterner devant ce dieu (1 Rois 16:30-33).

7. a) Qu’est-​ce qui rend le culte de Baal si détestable ? b) Pourquoi pouvons- nous être sûrs que la Bible ne se contredit pas au sujet de la durée de la sécheresse aux jours d’Éliya ? (voir  encadré).

Qu’est-​ce qui rend le culte de Baal si détestable ? Il corrompt les Israélites, détournant beaucoup d’entre eux du vrai Dieu. Par ailleurs, c’est une religion dégoûtante et cruelle. Au nombre de ses caractéristiques, on trouve la prostitution sacrée — féminine et masculine —, les orgies sexuelles et même les sacrifices d’enfants. Voilà pourquoi Jéhovah envoie Éliya avertir Ahab qu’une sécheresse frappera le pays jusqu’à ce que le prophète en annonce la fin * (1 Rois 17:1). De longues années s’écoulent avant qu’Éliya se présente à nouveau devant le roi et lui dise de rassembler le peuple ainsi que les prophètes de Baal au mont Carmel.

Les éléments les plus caractéristiques du culte de Baal sont, en un sens, toujours répandus.

8. Quel est pour nous l’intérêt de ce récit sur le culte de Baal ?

Mais en quoi cet affrontement nous concerne-​t-​il ? Les temples et les autels pour Baal ayant disparu, on pourrait penser qu’un récit sur le culte de ce dieu n’est plus d’aucune utilité. Toutefois, ce n’est pas que de l’histoire ancienne (Rom. 15:4). Le mot « Baal » signifie « propriétaire », « maître ». Jéhovah avait indiqué aux Israélites qu’ils devaient le choisir comme leur « baal », leur propriétaire-époux (Is. 54:5). N’es-​tu pas d’accord pour reconnaître qu’aujourd’hui encore les gens servent bien d’autres maîtres que le Dieu Tout-Puissant ? En consacrant leur vie à l’argent, à leur carrière, aux loisirs, aux plaisirs sexuels ou à l’un des innombrables dieux adorés à la place de Jéhovah, ils choisissent en réalité un maître (Mat. 6:24 ; lire Rom. 6:16). Les éléments les plus  caractéristiques du culte de Baal sont donc, en un sens, toujours répandus. Le récit de la lutte qui a opposé Jéhovah à ce faux dieu peut nous aider à bien choisir qui nous servirons.

« Jusqu’à quand boiterez-​vous ? »

9. a) Pourquoi le mont Carmel est-​il le lieu idéal pour révéler que le culte de Baal est une tromperie ? (voir aussi la note). b) Que demande Éliya aux Israélites ?

Le mont Carmel * offre une vue panoramique, du ouadi de Qishôn en contrebas jusqu’à la Méditerranée à proximité et aux montagnes du Liban loin au nord. Mais en ce jour important, le paysage qui se dévoile sous les premiers rayons de soleil n’a rien d’attirant. La mort plane sur le bon pays que Jéhovah a donné aux  enfants d’Abraham. Les terres autrefois productives sont maintenant brûlées par un soleil de plomb, ruinées par la folie du peuple de Dieu ! Tandis que les Israélites s’assemblent, Éliya s’avance et leur demande : « Jusqu’à quand boiterez-​vous sur deux opinions différentes ? Si Jéhovah est le vrai Dieu, allez à sa suite, mais si c’est Baal, allez à sa suite » (1Rois 18:21).

10. a) En quel sens les Israélites boitent-​ils sur deux opinions différentes ? b) Quelle vérité fondamentale les Israélites ont-​ils oubliée ?

10 Boiter sur deux opinions différentes. Que veut dire Éliya par là ? Eh bien, les Israélites n’ont pas compris qu’il leur faut choisir entre le culte de Jéhovah et celui de Baal. Ils pensent pouvoir associer les deux : adorer Baal tout en demandant à Jéhovah de les bénir. Peut-être se disent-​ils que Baal bénira leurs récoltes et leurs troupeaux tandis que « Jéhovah des armées » les protégera au combat (1Sam. 17:45). Ils oublient toutefois une vérité fondamentale, qui échappe aussi à beaucoup aujourd’hui : Jéhovah ne partage avec personne le culte qui lui revient. Il exige un attachement exclusif, et il en est digne. Il considère qu’il est inacceptable, et même insultant, de l’adorer tout en pratiquant une autre forme de culte (lire Exode 20:5).

11. À ton avis, comment l’invitation pressante d’Éliya peut-​elle t’aider à réexaminer tes priorités et ta façon d’adorer Dieu ?

11 Les Israélites ont « boité » à la manière d’un homme qui essaie de suivre deux chemins en même temps. Nombreux sont ceux qui commettent la même erreur à notre époque : ils permettent à d’autres « baals » de prendre dans leur vie une place qui devrait revenir au culte de Jéhovah. L’invitation pressante d’Éliya à cesser de « boiter » peut nous aider à réexaminer nos priorités et notre façon d’adorer Dieu.

Une épreuve décisive

12, 13. a) Quelle épreuve Éliya propose-​t-​il ? b) Comment montrer que nous avons la même confiance qu’Éliya ?

12 Éliya propose une épreuve toute simple : les prêtres de Baal bâtiront un autel pour y préparer un sacrifice ; ensuite, ils prieront leur dieu d’y mettre le feu. Éliya fera de même. Il déclare que le « Dieu qui répondra par le feu est le vrai Dieu ». Éliya n’a aucun doute. Sa foi est si forte qu’il n’hésite pas à donner tous les avantages à ses adversaires. Il laisse les prophètes de Baal commencer. Ceux-ci choisissent un taureau pour le sacrifice et prient leur dieu * (1Rois 18:24, 25).

 13 De nos jours, il n’y a plus de miracles. Cependant, Jéhovah n’a pas changé. Nous pouvons avoir en lui la même confiance qu’Éliya. Par exemple, si une personne conteste des enseignements bibliques, n’ayons pas peur de la laisser s’exprimer en premier. Comme Éliya, nous compterons sur le vrai Dieu pour régler la question. Nous nous appuierons, non sur nous-​mêmes, mais sur sa Parole inspirée, qui est conçue « pour remettre les choses en ordre » (2Tim. 3:16).

Éliya considère que le culte de Baal est une tromperie ridicule et il souhaite que le peuple de Dieu le comprenne.

14. Comment Éliya se moque-​il des prophètes de Baal, et pourquoi ?

14 Les prophètes de Baal commencent donc à préparer leur sacrifice et à invoquer leur dieu. « Ô Baal, réponds-​nous ! » crient-​ils encore et encore. Les minutes passent, les heures passent... « Mais il n’y eut pas de voix ni personne qui répondît », rapporte la Bible. À midi, Éliya se met à se moquer : Baal doit être trop occupé pour répondre, il fait ses besoins, ou alors il s’est endormi et il faut le réveiller. « Appelez de toute la force de votre voix », conseille Éliya à ces prophètes. De toute évidence, il considère que le culte de Baal est une tromperie ridicule et il souhaite que le peuple de Dieu le comprenne (1Rois 18:26, 27).

15. Pourquoi ce qui est arrivé aux prêtres de Baal montre-​t-​il qu’il est insensé de choisir un maître autre que Jéhovah ?

15 Les prêtres de Baal se déchaînent. « Ils se mirent à appeler de toute la force de leur voix et à se faire des incisions, selon leur coutume, avec des poignards et avec des lances, jusqu’à faire couler le sang sur eux. » Tout cela sans résultat ! « Il n’y eut pas de voix ni personne qui répondît, ni aucun signe d’attention » (1 Rois 18:28, 29). Pas étonnant, Baal n’existe pas. C’est une invention de Satan destinée à éloigner les humains de Jéhovah. Dès lors, choisir un maître autre que Jéhovah mène à la déception, voire à la honte (lire Psaume 25:3 ; 115:4-8).

La réponse

16. a) Que rappellent peut-être aux Israélites les douze pierres qu’Éliya utilise pour réparer l’autel de Jéhovah ? b) Comment Éliya montre-​t-​il à nouveau qu’il a confiance en son Dieu ?

16 En fin d’après-midi, c’est au tour d’Éliya d’offrir son sacrifice. Il répare un autel de Jéhovah, qui a vraisemblablement été  démoli par des ennemis du culte pur. Il utilise douze pierres, ce qui rappelle sans doute à beaucoup de sujets du royaume des dix tribus qu’ils sont toujours sous la Loi donnée aux douze tribus. Ensuite, il prépare son sacrifice et fait inonder le tout avec de l’eau, provenant peut-être de la Méditerranée, qui n’est pas loin. Il creuse même un fossé autour de l’autel et le remplit d’eau. Après avoir laissé tous les avantages aux prophètes de Baal, il dresse devant Jéhovah autant d’obstacles que possible. Il a une confiance absolue en son Dieu (1 Rois 18:30-35).

La prière d’Éliya montre qu’il se soucie toujours des Israélites ; il désire vivement que Jéhovah « ram[ène] leur cœur ».

17. a) Que révèle la prière d’Éliya ? b) Comment pouvons-​nous imiter Éliya quand nous prions ?

17 À présent que tout est prêt, Éliya prononce une prière. Simple mais puissante, elle reflète clairement les priorités du prophète. Premièrement, il veut que tout le monde sache que c’est Jéhovah, et non ce Baal, qui est « Dieu en Israël ». Deuxièmement, il veut faire savoir qu’il agit en tant que serviteur de Jéhovah, que la gloire et le mérite de ses actions reviennent entièrement à son Dieu. Enfin, il se soucie toujours des Israélites ; il désire vivement que Jéhovah « ram[ène] leur cœur » (1 Rois 18:36, 37). Malgré les nombreux malheurs qu’ils ont provoqués par leur infidélité, Éliya continue de les aimer. Dans nos prières, pouvons-​nous, comme lui, nous montrer humbles, soucieux de la réputation de Dieu et compatissants envers ceux qui ont besoin d’aide ?

18, 19. a) Comment Jéhovah répond-​il à la prière d’Éliya ? b) Qu’ordonne Éliya, et pourquoi les prêtres de Baal ne méritent-​ils aucune pitié ?

18 Avant la prière d’Éliya, la foule se demande peut-être si Jéhovah sera aussi décevant que Baal. Mais après, il n’y a plus de raisons de s’interroger. « Alors le feu de Jéhovah tomba et dévora l’holocauste, le bois, les pierres et la poussière, et il lampa l’eau qui était dans le fossé » (1 Rois 18:38). Quelle réponse spectaculaire ! Comment les Israélites réagissent-​ils ?

Le feu du ciel consume le sacrifice d’Éliya sous les yeux des prophètes de Baal

« Alors le feu de Jéhovah tomba. »

19 Tous s’écrient : « Jéhovah est le vrai Dieu ! Jéhovah est le vrai Dieu ! » (1 Rois 18:39). Ils ont enfin compris. Cela dit, ils n’ont pas encore fait preuve de foi. Honnêtement, reconnaître que Jéhovah est le vrai Dieu lorsqu’on a vu du feu tomber du ciel en réponse à une prière n’est pas une démonstration de foi extraordinaire. C’est pourquoi Éliya demande davantage des Israélites. Ils  doivent faire ce qu’ils auraient dû faire depuis des années : obéir à la Loi de Dieu. D’après cette Loi, les faux prophètes et ceux qui adorent d’autres dieux que Jéhovah doivent être mis à mort (Deut. 13:5-9). Les prêtres de Baal sont les ennemis jurés de Jéhovah ; ils s’opposent à lui volontairement. Méritent-​ils qu’on ait pitié d’eux ? Eux-​mêmes ont-​ils eu pitié de tous ces enfants innocents brûlés vifs en sacrifice à Baal ? (lire Proverbes 21:13 ; Jér. 19:5). Ils ne méritent vraiment pas d’avoir la vie sauve. Éliya ordonne donc qu’on les mette à mort, et c’est ce qui est fait immédiatement (1 Rois 18:40).

20. Pourquoi les critiques concernant l’exécution des prêtres de Baal ne sont-​elles pas fondées ?

20 De nos jours, des commentateurs de la Bible critiquent le dénouement de cette épreuve sur le mont Carmel. On pourrait craindre que des extrémistes religieux se servent de ce récit pour justifier leur violence. Et malheureusement, les fanatiques violents sont nombreux aujourd’hui. Cependant, Éliya n’était pas un fanatique. En tant que représentant de Jéhovah, il a mené une exécution conforme à la justice. Par ailleurs, les vrais chrétiens savent qu’ils ne peuvent pas imiter Éliya en prenant les armes contre les individus malfaisants. Ils doivent appliquer le principe qui se dégage des paroles que Jésus Christ a adressées à Pierre : « Remets ton épée à sa place, car tous ceux qui prennent l’épée périront par l’épée » (Mat. 26:52). C’est à son Fils que Jéhovah a confié la mission d’exécuter la justice divine dans l’avenir.

21. Pourquoi Éliya est-​il un bel exemple pour les chrétiens d’aujourd’hui ?

21 Les chrétiens ont la responsabilité de mener une vie marquée par la foi (Jean 3:16). Ils s’en acquittent notamment en imitant des hommes de foi comme Éliya. Ce prophète a rendu à Jéhovah un culte exclusif et a incité les Israélites à faire de même. Il a courageusement dévoilé la fausseté d’une religion dont Satan se servait pour éloigner les gens de Jéhovah. Au lieu d’avoir confiance en ses propres capacités ou en sa façon de voir les choses, Éliya a laissé à Jéhovah le soin de résoudre les problèmes. Il a défendu le culte pur. Imiteras-​tu sa foi ?


 SAMUEL partage le chagrin des habitants de Shilo. Toute la ville est en deuil. De combien de maisons s’élèvent les cris et les pleurs de femmes et d’enfants apprenant que leur père, leur mari, leur fils ou leur frère ne reviendra plus ? Israël vient de perdre 30 000 soldats dans une terrible défaite face aux Philistins. Et peu de temps auparavant, 4 000 hommes sont tombés dans une autre bataille (1sam. 4:1, 2, 10).

2, 3. Quels malheurs s’abattent l’un après l’autre sur Shilo ?

Ce n’est là qu’un malheur de plus dans une longue série. Les deux fils corrompus du grand prêtre Éli, Hophni et Phinéas, sont sortis de Shilo avec l’arche de l’alliance. Ce coffre précieux, qui se trouve habituellement dans le Très-Saint du tabernacle, symbolise la présence de Dieu. Le peuple a ensuite apporté l’Arche sur le champ de bataille, pensant naïvement qu’elle leur porterait bonheur et leur donnerait la victoire. Pourtant, les Philistins l’ont prise et ont tué Hophni et Phinéas (1sam. 4:3-11).

Depuis des siècles, l’Arche se trouvait dans le tabernacle. Un véritable honneur pour Shilo. Mais voilà qu’elle a disparu ! En entendant la nouvelle, Éli, âgé de 98 ans, tombe de son siège à la renverse et se tue. Sa belle-fille, maintenant veuve, meurt en accouchant ce même jour. Avant d’expirer, elle déclare : « La gloire est partie d’Israël pour l’exil. » Shilo ne sera plus jamais la même (1sam. 4:12-22).

4. De quoi ce chapitre parlera-​t-​il ?

Comment Samuel va-​t-​il surmonter ces profondes déceptions ? Sa foi sera-​t-​elle suffisamment forte pour aider un peuple qui a perdu la protection et la faveur de Jéhovah ? Il peut nous arriver à tous aujourd’hui de devoir faire face à des difficultés ou à des déceptions qui mettent notre foi à l’épreuve. Voyons donc ce que nous pouvons apprendre de Samuel.

 Il a « réalisé la justice »

5, 6. a) Sur quoi le récit se concentre-​t-​il à présent ? b) Qu’a fait Samuel pendant 20 ans ?

Le récit se concentre à présent sur l’Arche. Il nous apprend que les Philistins souffrent pour l’avoir prise et qu’ils se voient forcés de la rendre. Lorsque nous retrouvons Samuel, 20 ans ont passé (1sam.7:2). Qu’a-​t-​il fait pendant ces années ? La Bible nous donne des indices.

Samuel réconforte des femmes et leurs enfants endeuillés

Samuel aide son peuple à se remettre de terribles pertes et d’une amère déception.

Avant le début de cette période, « la parole de Samuel continuait de parvenir à tout Israël » (1sam. 4:1). Et après cette période ? Nous savons que Samuel fait chaque année le tour de trois villes en Israël pour y régler querelles et problèmes, et qu’il rentre ensuite chez lui, à Rama (1sam. 7:15-17). Manifestement, il est toujours resté très occupé, et pendant ces 20 années, il a eu beaucoup à faire.

La Bible ne dit pas ce qu’a fait Samuel pendant 20 ans, mais nous pouvons être sûrs qu’il est resté bien occupé au service de Jéhovah.

7, 8. a) Quel message Samuel adresse-​t-​il au peuple après 20 ans d’efforts ? b) Comment le peuple réagit-​il ?

L’immoralité et la corruption des fils d’Éli ont affaibli la foi des Israélites. C’est, semble-​t-​il, à cause de leur comportement que beaucoup se sont mis à adorer des idoles. Après 20 ans d’efforts, Samuel leur adresse ce message : « Si c’est de tout votre cœur que vous revenez à Jéhovah, écartez du milieu de vous les dieux étrangers, ainsi que les images d’Ashtoreth, puis dirigez résolument votre cœur vers Jéhovah et servez-​le, lui seul, et il vous délivrera de la main des Philistins » (1sam. 7:3).

« La main des Philistins » est devenue pesante sur le peuple. Une fois l’armée d’Israël vaincue, les Philistins ont cru pouvoir opprimer le peuple de Dieu sans en subir de conséquences. Mais Samuel assure aux Israélites que la situation changera s’ils reviennent à Jéhovah. En ont-​ils le désir ? À la grande joie de Samuel, ils se débarrassent de leurs idoles et se mettent « à servir Jéhovah, lui seul ». Samuel convoque une assemblée à Mitspa, ville située dans les montagnes au nord de Jérusalem. Le peuple se rassemble, jeûne et se repent de ses nombreux actes d’idolâtrie (lire 1sam. 7:4-6).

Les Philistins veulent profiter du rassemblement des Israélites repentants pour lancer une attaque.

9. Quelle occasion s’offre aux Philistins, et comment réagit le peuple de Dieu ?

 Les Philistins entendent parler de ce rassemblement et y voient une occasion de lancer une attaque. Ils envoient leur armée à Mitspa pour écraser les adorateurs de Jéhovah. Les Israélites apprennent que le danger approche. Terrifiés, ils demandent à Samuel de prier pour eux. C’est ce qu’il fait. Il accompagne même sa prière d’un sacrifice. Pendant cette cérémonie sacrée, l’armée philistine monte contre Mitspa. C’est alors que Jéhovah répond à la prière de Samuel et exprime sa colère. « En ce jour-​là, [il fait] tonner à grand fracas contre les Philistins » (1sam. 7:7-10).

10, 11. a) Pourquoi le tonnerre que Jéhovah envoie contre l’armée des Philistins doit-​il être exceptionnel ? b) Pourquoi la bataille de Mitspa marque-​t-​elle un tournant ?

10 Faut-​il se représenter les Philistins comme des petits enfants apeurés qui courent se cacher dans les jupes de leur mère au premier coup de tonnerre ? Non, ce sont des soldats endurcis, des guerriers confirmés. Ce tonnerre doit être exceptionnel. Qu’est-​ce qui les effraie ? Le volume de ce « grand fracas » ? Le tonnerre provient-​il d’un ciel bleu sans nuage ? Résonne-​t-​il avec violence dans les collines ? Quoi qu’il en soit, les Philistins sont complètement paniqués. Dans une confusion totale, ils passent bien vite de tyrans à victimes. Les hommes d’Israël sortent massivement de Mitspa, les battent et les poursuivent sur des kilomètres jusqu’au sud-ouest de Jérusalem (1sam. 7:11).

11 Cette bataille marque un tournant. Les Philistins continueront de se retirer du pays durant le reste des jours où Samuel occupera la fonction de juge. Le peuple de Dieu reprendra le contrôle d’une ville après l’autre (1sam. 7:13, 14).

12. a) En quel sens Samuel a-​t-​il « réalisé la justice » ? b) Grâce à quelles qualités Samuel obtient-​il de bons résultats ?

12 Bien des siècles plus tard, l’apôtre Paul mentionnera Samuel parmi les juges et les prophètes qui, grâce à la foi, ont « réalisé la justice » (Héb. 11:32, 33). Samuel contribue en effet à rétablir ce qui est bon et juste aux yeux de Dieu. Il réussit parce qu’il compte patiemment sur Jéhovah et qu’il poursuit fidèlement sa mission malgré les  déceptions. De plus, il est reconnaissant envers Dieu. En effet, après la victoire à Mitspa, il dresse un monument en souvenir de ce que Jéhovah a fait pour son peuple (1sam. 7:12).

13. a) Quelles qualités de Samuel pouvons-​nous imiter ? b) À ton avis, quand est-​il bien de commencer à cultiver les mêmes qualités que Samuel ?

13 Souhaites-​tu « réalis[er] la justice », toi aussi ? Si oui, imite la patience de Samuel, son humilité et sa reconnaissance (lire 1pe 5:6). Qui d’entre nous n’a pas besoin de cultiver ces qualités ? Samuel les a acquises et manifestées relativement jeune, ce qui l’a aidé à surmonter de plus grandes déceptions dans sa vieillesse.

« Tes fils n’ont pas marché dans tes voies »

14, 15. a) Quelle grosse déception Samuel a-​t-​il dans sa vieillesse ? b) Samuel a-​t-​il manqué à ses devoirs de père, comme Éli ?

14 Lorsque la Bible reparle de Samuel, il est « devenu vieux ». Il a maintenant deux fils adultes, Yoël et Abiya, à qui il a confié la responsabilité de le soutenir dans sa charge de juge. Malheureusement, sa confiance s’avère mal placée. Alors que Samuel est honnête et juste, ses fils se servent de leur position à des fins égoïstes. Ils rendent des jugements injustes et acceptent des pots-de-vin (1sam. 8:1-3).

 15 Un jour, les anciens d’Israël viennent se plaindre au prophète âgé : « Tes fils n’ont pas marché dans tes voies » (1sam. 8:4, 5). Samuel est-​il conscient du problème ? Le récit ne le précise pas. Mais à l’inverse d’Éli, Samuel ne manque certainement pas à ses devoirs de père. Souvenons-​nous qu’Éli n’a pas corrigé ses fils corrompus et qu’il les a honorés plus que Dieu. Jéhovah l’a réprimandé et puni pour cela (1sam. 2:27-29). Par contre, il ne fait pas de reproches à Samuel concernant ses fils.

Les anciens parlent à Samuel de la mauvaise conduite de ses fils

Comment Samuel surmonte-​t-​il la déception d’avoir des fils qui tournent mal ?

16. a) Que ressentent les parents d’enfants rebelles ? b) Comment l’exemple de Samuel peut-​il aider les parents ?

16 Le récit ne révèle pas si Samuel a été accablé par la honte, l’inquiétude ou la déception en apprenant la mauvaise conduite de ses fils. Toutefois, de nombreux parents peuvent facilement imaginer ses sentiments. À notre époque troublée, la rébellion contre la discipline et l’autorité parentales s’est généralisée (lire 2tm. 3:1-5). Les parents qui connaissent ce genre de souffrance peuvent trouver un certain réconfort et une direction dans l’exemple de Samuel. Il n’a pas laissé le mode de vie de ses fils changer un tant soit peu sa conduite. N’oublie pas que lorsque les mots et la discipline ne parviennent plus à toucher un cœur endurci, l’exemple reste un enseignement puissant. Et les parents ont toujours la possibilité de rendre fier leur propre Père, Jéhovah, comme l’a fait Samuel.

« Établis-​nous un roi »

17. a) Qu’exigent de Samuel les anciens d’Israël ? b) Comment Samuel réagit-​il ?

17 Les fils de Samuel ne se doutent pas des effets que vont avoir leur avidité et leur égoïsme. Les anciens d’Israël disent ensuite à Samuel : « Maintenant donc, établis-​nous un roi pour nous juger comme toutes les nations. » Samuel voit-​il dans cette requête un rejet personnel ? Il est vrai qu’il juge ce peuple au nom de Jéhovah depuis des dizaines d’années. À présent, les Israélites ne veulent plus être jugés par un simple prophète comme lui, mais par un roi. Les nations d’alentour ont des rois, et ils en veulent un aussi. Comment le prophète réagit-​il ? « La chose fut mauvaise aux yeux de Samuel » (1sam. 8:5, 6).

18. Quelles paroles de Jéhovah réconfortent Samuel, tout en soulignant la gravité du péché du peuple ?

18 Samuel prie au sujet de la situation. Que lui répond Jéhovah ? « Écoute la voix du peuple quant à tout ce qu’ils te  disent ; car ce n’est pas toi qu’ils ont rejeté, mais c’est moi qu’ils ont rejeté pour que je ne sois plus roi sur eux. » Quel réconfort pour Samuel ! Cela dit, les Israélites insultent gravement le Dieu Tout-Puissant. Jéhovah demande à son prophète de les avertir des conséquences de leur choix. Samuel obéit. Toutefois, ils insistent : « Non, mais c’est un roi qui sera au-dessus de nous. » Toujours soumis à son Dieu, Samuel va oindre le roi que Jéhovah a choisi (1sam. 8:7-19).

19, 20. a) Avec quel état d’esprit Samuel obéit-​il à l’ordre d’oindre Saül ? b) Comment Samuel continue-​t-​il d’aider les Israélites ?

19 Avec quel état d’esprit Samuel obéit-​il ? Avec ressentiment ? Avec indifférence ? Permet-​il à la déception d’empoisonner son cœur ? Laisse-​t-​il l’amertume s’y enraciner ? Plus d’un homme réagirait ainsi dans une telle situation, mais pas Samuel. Il oint Saül et reconnaît que c’est Jéhovah qui l’a choisi. Il embrasse le nouveau roi en signe d’accueil et de soumission. Puis il dit au peuple : « Avez-​vous vu celui que Jéhovah a choisi, qu’il n’y a personne comme lui parmi tout le peuple ? » (1sam. 10:1, 24).

20 Samuel se concentre, non pas sur les défauts de Saül, mais sur ce qu’il y a de bon chez cet homme choisi par Jéhovah. D’autre part, au lieu de chercher à obtenir l’approbation d’un peuple changeant, il veut avant tout rester intègre (1sam. 12:1-4). Il poursuit aussi fidèlement sa mission : conseiller les Israélites sur les dangers spirituels qui les guettent et les encourager à rester fidèles à Jéhovah. Touchés par ses conseils, ils demandent à Samuel de prier pour eux. Le prophète leur adresse cette belle réponse : « Il est impensable pour moi de pécher contre Jéhovah en cessant de prier en votre faveur ; et je dois vous enseigner le bon et droit chemin » (1sam. 12:21-24).

Comme Samuel, ne laissons jamais la jalousie ou l’amertume s’enraciner en nous.

21. Si un jour tu es déçu de ne pas être choisi pour une fonction ou une attribution de service, que te rappellera l’exemple de Samuel ?

21 As-​tu déjà été déçu de ne pas être choisi pour une fonction ou une attribution de service ? L’exemple de Samuel nous rappelle avec force que nous ne devons jamais laisser la jalousie ou l’amertume s’enraciner dans notre cœur (lire proverbes 14:30). Dieu a suffisamment d’activités enrichissantes et épanouissantes pour chacun de ses serviteurs fidèles.

 « Jusqu’à quand seras-​tu en deuil pour Saül ? »

22. Pourquoi Samuel a-​t-​il raison de voir ce qu’il y a de bon chez Saül ?

22 Samuel a raison de voir ce qu’il y a de bon chez Saül ; c’est un homme remarquable. Grand et impressionnant, courageux et intelligent, il est pourtant modeste et sans prétention au départ (1sam. 10:22, 23, 27). Bien sûr, il possède également le libre arbitre, la capacité de choisir sa voie et de prendre ses propres décisions (Deut. 30:19). Saura-​t-​il bien utiliser ce don précieux ?

23. a) Quelle qualité Saül perd-​il en premier ? b) Comment son arrogance s’exprime-​t-​elle ?

23 Malheureusement, quand un homme acquiert du pouvoir, la première qualité qu’il perd est souvent la modestie. Saül devient rapidement arrogant. Il décide de désobéir aux ordres de Jéhovah que Samuel lui transmet. Un jour, il s’impatiente et offre un sacrifice à la place du prophète. Celui-ci le reprend fermement et prédit que la royauté ne restera pas dans sa famille. Loin d’accepter la discipline, Saül commet des actes de désobéissance plus graves encore (1sam. 13:8, 9, 13, 14).

24. a) Saül obéit-​il à l’ordre de Jéhovah au sujet des Amaléqites ? b) Comment Saül réagit-​il à la discipline, et quelle est la décision de Jéhovah ?

24 Par l’intermédiaire de Samuel, Jéhovah commande à Saül de combattre les Amaléqites. Il lui ordonne notamment d’exécuter leur roi, Agag. Cependant, Saül épargne Agag * et garde le meilleur du butin, qui devrait être détruit. Lorsque Samuel le lui reproche, l’attitude de Saül révèle à quel point il a changé. Au lieu d’accepter la réprimande avec modestie, il se justifie, se trouve des excuses, ignore le problème et essaie de rejeter la responsabilité sur le peuple. Alors que Saül tente d’échapper à la discipline en prétendant qu’une partie du butin est réservée au sacrifice pour Jéhovah, Samuel prononce ces paroles devenues célèbres : « Écoute ! Obéir vaut mieux qu’un sacrifice. » Avec courage, il reprend Saül et lui annonce la décision de Jéhovah : la royauté lui sera enlevée et sera donnée à un homme meilleur (1sam. 15:1-33).

25, 26. a) Pourquoi Samuel est-​il en deuil, et quel reproche Jéhovah lui fait-​il gentiment ? b) Lorsque Samuel arrive chez Jessé, que lui dit Jéhovah ?

 25 Bouleversé par les péchés de Saül, Samuel passe la nuit à crier vers Jéhovah. Il va jusqu’à mener deuil pour le roi. Il avait vu tant de potentiel et de bonnes choses chez Saül ! Maintenant ses espoirs sont anéantis. Où est le Saül qu’il a connu ? Le roi a perdu ses plus belles qualités et s’est détourné de Jéhovah. Samuel ne veut plus jamais le revoir. Plus tard, cependant, Jéhovah lui fait gentiment ce reproche : « Jusqu’à quand seras-​tu en deuil pour Saül, alors que moi, par contre, je l’ai rejeté pour qu’il ne règne plus sur Israël ? Remplis d’huile ta corne et pars. Je vais t’envoyer vers Jessé le Bethléhémite, car je me suis trouvé un roi parmi ses fils » (1sam. 15:34, 35 ; 16:1).

26 La réalisation de la volonté de Jéhovah ne dépend pas de la fidélité d’humains imparfaits. Si l’un d’eux devient infidèle, Jéhovah en trouvera un autre pour atteindre son but. Le vieux prophète cesse de mener deuil. Sur l’ordre de Jéhovah, il va à Bethléhem, chez Jessé. Certains des fils de Jessé ont un physique impressionnant. Pourtant, dès que Samuel aperçoit le premier, Jéhovah lui dit de ne pas se fier aux apparences (lire 1samuel 16:7). Finalement, Samuel fait la connaissance du plus jeune fils, et c’est lui que Jéhovah choisit. Il s’agit de David.

Samuel a constaté que Jéhovah peut adoucir, effacer ou transformer en bénédiction même la plus grande des déceptions.

27. a) Qu’est-​ce qui a aidé Samuel à renforcer sa foi ? b) Qu’apprécies-​tu particulièrement dans l’exemple laissé par Samuel ?

27 Durant ses dernières années, Samuel comprend encore mieux que Jéhovah a eu raison de remplacer Saül par David. Alors que Saül sombre dans une jalousie meurtrière et dans l’apostasie, David, lui, fait preuve de qualités admirables telles que le courage, l’intégrité, la foi et la fidélité. La vie de Samuel touche à sa fin, mais sa foi continue de se renforcer. Il constate que Jéhovah peut adoucir, effacer ou transformer en bénédiction même la plus grande des déceptions. Finalement, Samuel meurt, laissant le souvenir d’un homme de foi à la vie exceptionnelle, longue de près d’un siècle. Tout Israël pleure ce prophète, et pour cause ! Aujourd’hui encore, les serviteurs de Jéhovah font bien de se demander : « Imiterai-​je la foi de Samuel ? »

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