Le salut… de quoi ? Retour aux origines…
Le tout début de la Bible nous raconte que les hommes ont été créés pour vivre en harmonie dans le monde qui les entoure, dotés de la responsabilité d’en prendre soin pour en préserver l’équilibre et la richesse, et invités à partager non seulement la joie d’une alliance d’amour entre l’homme et la femme, mais aussi plus étonnamment avec Dieu leur Créateur.
Mais survient la tentation de croire que ce statut d’humain n’est pas le meilleur, que Dieu se réserve la meilleure part et qu’en refusant les limites données on pourrait devenir comme lui, des dieux nous-mêmes… Le doute insinué sur la bienveillance de Dieu fait son chemin et ils décident de ne plus faire confiance – de ne plus avoir foi. Ils se coupent ainsi eux-mêmes de leur source vitale. C’est cela que la Bible appelle « le péché« . Il a pour conséquence la mort, comme état spirituel de séparation d’avec Dieu et de la vie abondante qu’il nous offre.
Signalons au passage que ce refus de confiance a des conséquences dans les relations humaines, en commençant par la zizanie dans ce premier couple. Nous en connaissons la suite : toute notre Histoire. Ce qui est frappant, c’est que Dieu n’abandonne pas l’humain à son triste sort, se retirant dans une majesté offensée. Mais, prenant acte du nouvel état dans lequel l’homme s’est placé, il rétablit le dialogue interrompu et promet la venue de quelqu’un qui offrira un renouveau, le pardon (re-don) après le premier don refusé : la Vie retrouvée, en un mot le « salut » (être sauvé), pour tous les hommes de tous les temps. Cette personne, c’est Jésus.
La mort de Jésus : une preuve d’amour
Ce que nous ne pouvions faire pour nous-mêmes, Dieu, en Jésus-Christ, l’accomplit. Là où le péché (le mal) a entraîné la mort, le don gratuit de Dieu, Jésus, nous donne la vie éternelle. Et si, sur la croix, Jésus a pris le poids de nos maux, de nos péchés et de notre mort, cela signifie qu’il n’y a plus rien en nous qui puisse le surprendre. Paul souligne que « Dieu prouve son amour envers nous : lorsque nous étions encore pécheurs, Christ est mort pour nous » (épître de Paul aux Romains ch.5 v.8).
La valeur immense de ce don dit que, même empêtrés dans nos chemins de mort, nous sommes infiniment aimés. La preuve de cet amour précède toute conscience d’un désir de salut, toute initiative de notre part. Nous n’y pouvons rien et nous ne pouvons pas la revendiquer. De même que la vie nous est donnée par notre naissance avant que nous n’en ayons conscience, la grâce du salut accompli nous précède toujours. Le salut est offert avant même que nous n’en réalisions le besoin.
Derrière notre difficulté à accepter ce salut, n’y a-t-il pas un problème d’orgueil qui refuse d’admettre que nos actes aient pu avoir des conséquences douloureuses et que celles-ci ne puissent être réparées par nos propres forces ? Il faut sans doute de l’humilité pour admettre que l’accueil de la Vie passe par l’acceptation de la mort et de la résurrection de Jésus. Il nous montre, non pas la cruauté, mais l’immensité de l’amour de Dieu. Ce Dieu s’implique et se livre librement tout entier et jusqu’au bout dans notre humanité, traversant la mort pour nous ouvrir un passage vers la vie dans une communion éternelle avec Lui. Cet amour, comme tout amour véritable, ne s’impose pas. La liberté de l’homme n’est pas court-circuitée. Ce don est à accepter dans la foi, la confiance en Celui qui l’offre. Jésus dit : faire l’œuvre de Dieu c’est « croire en celui (que Dieu) a envoyé » (Evangile selon Jean 6 : 28).
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