L'EGLISE DES ACTES DES APOTRES
Le tout début de la Bible nous raconte que les hommes ont été créés pour vivre en harmonie dans le monde qui les entoure, dotés de la responsabilité d’en prendre soin pour en préserver l’équilibre et la richesse, et invités à partager non seulement la joie d’une alliance d’amour entre l’homme et la femme, mais aussi plus étonnamment avec Dieu leur Créateur.
Mais survient la tentation de croire que ce statut d’humain n’est pas le meilleur, que Dieu se réserve la meilleure part et qu’en refusant les limites données on pourrait devenir comme lui, des dieux nous-mêmes… Le doute insinué sur la bienveillance de Dieu fait son chemin et ils décident de ne plus faire confiance – de ne plus avoir foi. Ils se coupent ainsi eux-mêmes de leur source vitale. C’est cela que la Bible appelle « le péché« . Il a pour conséquence la mort, comme état spirituel de séparation d’avec Dieu et de la vie abondante qu’il nous offre.
Signalons au passage que ce refus de confiance a des conséquences dans les relations humaines, en commençant par la zizanie dans ce premier couple. Nous en connaissons la suite : toute notre Histoire. Ce qui est frappant, c’est que Dieu n’abandonne pas l’humain à son triste sort, se retirant dans une majesté offensée. Mais, prenant acte du nouvel état dans lequel l’homme s’est placé, il rétablit le dialogue interrompu et promet la venue de quelqu’un qui offrira un renouveau, le pardon (re-don) après le premier don refusé : la Vie retrouvée, en un mot le « salut » (être sauvé), pour tous les hommes de tous les temps. Cette personne, c’est Jésus.
Ce que nous ne pouvions faire pour nous-mêmes, Dieu, en Jésus-Christ, l’accomplit. Là où le péché (le mal) a entraîné la mort, le don gratuit de Dieu, Jésus, nous donne la vie éternelle. Et si, sur la croix, Jésus a pris le poids de nos maux, de nos péchés et de notre mort, cela signifie qu’il n’y a plus rien en nous qui puisse le surprendre. Paul souligne que « Dieu prouve son amour envers nous : lorsque nous étions encore pécheurs, Christ est mort pour nous » (épître de Paul aux Romains ch.5 v.8).
La valeur immense de ce don dit que, même empêtrés dans nos chemins de mort, nous sommes infiniment aimés. La preuve de cet amour précède toute conscience d’un désir de salut, toute initiative de notre part. Nous n’y pouvons rien et nous ne pouvons pas la revendiquer. De même que la vie nous est donnée par notre naissance avant que nous n’en ayons conscience, la grâce du salut accompli nous précède toujours. Le salut est offert avant même que nous n’en réalisions le besoin.
Derrière notre difficulté à accepter ce salut, n’y a-t-il pas un problème d’orgueil qui refuse d’admettre que nos actes aient pu avoir des conséquences douloureuses et que celles-ci ne puissent être réparées par nos propres forces ? Il faut sans doute de l’humilité pour admettre que l’accueil de la Vie passe par l’acceptation de la mort et de la résurrection de Jésus. Il nous montre, non pas la cruauté, mais l’immensité de l’amour de Dieu. Ce Dieu s’implique et se livre librement tout entier et jusqu’au bout dans notre humanité, traversant la mort pour nous ouvrir un passage vers la vie dans une communion éternelle avec Lui. Cet amour, comme tout amour véritable, ne s’impose pas. La liberté de l’homme n’est pas court-circuitée. Ce don est à accepter dans la foi, la confiance en Celui qui l’offre. Jésus dit : faire l’œuvre de Dieu c’est « croire en celui (que Dieu) a envoyé » (Evangile selon Jean 6 : 28).
2 Les deux hommes sont très différents. Ahab, vêtu d’habits royaux, est un apostat faible et avide. Éliya porte une tenue officielle de prophète — une robe simple et résistante, peut-être en peau, ou tissée en poil de chameau ou de chèvre. Son courage, son intégrité et sa foi sont remarquables. Le jour qui touche maintenant à sa fin en a dit long sur le caractère de ces deux personnages.
3, 4. a) Pourquoi la journée s’est-elle mal passée pour Ahab et les autres adorateurs de Baal ? b) À quelles questions allons-nous répondre ?
3 La journée s’est plutôt mal passée pour le roi et les autres adorateurs de Baal. La religion païenne qu’Ahab et sa femme, Jézabel, soutiennent dans le royaume des dix tribus d’Israël a reçu un coup terrible. Baal a été démasqué : c’est un faux dieu. Il n’a pas pu allumer le moindre feu pour répondre à ses 450 prophètes qui l’ont supplié de toutes leurs forces en dansant et en se faisant des incisions rituelles. Ce dieu sans vie n’a pas pu épargner à ces hommes une exécution bien méritée. Il a aussi échoué sous un autre rapport, et son échec sera bientôt complet. Pendant plus de trois ans, les prophètes de Baal ont imploré leur dieu de remédier à la sécheresse qui affligeait le pays, mais il en a été incapable. Jéhovah, quant à lui, ne va pas tarder à faire venir la pluie, démontrant ainsi sa supériorité (1 Rois 16:30–17:1 ; 18:1-40).
4 Quand agira-t-il ? Comment Éliya se comportera-t-il en attendant ? Et que pouvons-nous apprendre de cet homme de foi ? C’est ce que nous allons voir à présent (lire 1 Rois 18:41-46).
Un homme de prière
5. a) Que dit Éliya à Ahab ? b) Ahab a-t-il tiré leçon des évènements de la journée ?
5 Éliya s’avance vers Ahab et lui dit : « Monte, mange et bois, car il y a le bruit du tumulte d’une pluie torrentielle. » Le roi a-t-il tiré leçon des évènements de la journée ? Rien ne laisse entendre qu’il se soit repenti ou qu’il ait demandé l’aide du prophète pour rechercher le pardon de Jéhovah. Ahab se contente de « mont[er] pour manger et pour boire » (1 Rois 18:41, 42).
6, 7. À quel sujet Éliya prie-t-il, et pourquoi ?
6 « Quant à Éliya, il monta au sommet du Carmel, puis il s’accroupit par terre et mit son visage entre ses genoux », lit-on dans le récit. Pendant qu’Ahab est parti se remplir l’estomac, Éliya a la possibilité de prier son Père céleste. As-tu remarqué sa position ? Il est accroupi, la tête si courbée que son visage touche presque ses genoux. Que fait-il dans cette position humble ? Jacques 5:18 nous apprend qu’il a prié pour que la sécheresse prenne fin. Il a sûrement prononcé cette requête au sommet du Carmel.
Éliya se prosterne pour prier
Par ses prières, Éliya montre qu’il veut que la volonté de Dieu se fasse.
7 Auparavant, Jéhovah a affirmé : « Je suis résolu à donner de la pluie sur la surface du sol » (1 Rois 18:1). Éliya prie par conséquent pour que la volonté de son Dieu s’accomplisse. Quelque mille ans plus tard, Jésus enseignera à ses disciples à faire de même (Mat. 6:9, 10).
8. Que nous apprend l’exemple d’Éliya ?
8 L’exemple d’Éliya nous en apprend beaucoup sur la prière. L’accomplissement de la volonté de Jéhovah était au centre de ses pensées. Lorsque nous prions, rappelons-nous : « Quoi que ce soit que nous demandions selon sa volonté [celle de Dieu], il nous entend » (1 Jean 5:14). Il est donc clair qu’il nous faut savoir quelle est la volonté de Dieu pour que nos prières soient écoutées. Voilà qui nous donne une bonne raison d’étudier régulièrement la Bible. De plus, Éliya voulait certainement que la sécheresse s’arrête en raison des souffrances qu’elle causait à son peuple. Il débordait probablement de reconnaissance après avoir vu le miracle que Jéhovah venait d’opérer. Nos prières devraient également refléter notre profonde gratitude et le souci que nous avons du bien-être d’autrui (lire 2 Corinthiens 1:11 ; Philippiens 4:6).
Confiant et vigilant
9. Qu’ordonne Éliya à son serviteur, et quelles qualités manifeste-t-il ?
9 Éliya est sûr que Jéhovah va mettre un terme à la sécheresse, mais il ne sait pas quand. Que va-t-il faire en attendant ? « Il dit [...] à son serviteur : “Monte, s’il te plaît. Regarde en direction de la mer.” Celui-ci monta donc, regarda et dit : “Il n’y a rien.” Par sept fois, Éliya dit : “Retourne” » (1 Rois 18:43). Le prophète manifeste au moins deux qualités : la confiance et la vigilance.
Éliya guette les signes de l’intervention de Jéhovah.
10, 11. a) Qu’est-ce qui montre qu’Éliya a confiance dans la promesse de Jéhovah ? b) Pourquoi pouvons-nous avoir la même confiance qu’Éliya ?
10 Confiant dans la promesse de Jéhovah, Éliya guette les signes annonçant la pluie. Il envoie son serviteur examiner l’horizon depuis une hauteur. Mais le serviteur revient avec une nouvelle peu réjouissante : « Il n’y a rien. » L’horizon est dégagé, et le ciel à l’évidence sans nuage. Pourtant, souviens-toi, Éliya vient juste de déclarer au roi Ahab : « Il y a le bruit du tumulte d’une pluie torrentielle. » Comment le prophète a-t-il pu dire une chose pareille alors qu’aucun nuage n’est en vue ?
11 Éliya est le prophète et le représentant de Jéhovah. Il est convaincu que son Dieu tiendra parole. Il est tellement confiant qu’il entend pour ainsi dire déjà la pluie torrentielle. Cela nous fait penser à ce que la Bible dit de Moïse : « Il est resté ferme comme s’il voyait Celui qui est invisible. » Dieu est-il tout aussi réel pour toi ? Il nous fournit de nombreuses raisons d’avoir foi en lui et en ses promesses (Héb. 11:1, 27).
12. a) Pourquoi peut-on dire qu’Éliya est vigilant ? b) Comment Éliya réagit-il en apprenant qu’un petit nuage se dessine à l’horizon ?
12 As-tu également noté la vigilance d’Éliya ? Il dit à son serviteur : « Retourne », non pas une ou deux fois, mais sept fois ! On peut imaginer que ce serviteur se fatigue de ces allées et venues. Mais Éliya, qui désire intensément un signe, ne renonce pas. Finalement, la septième fois, le serviteur revient en disant : « Regarde, il y a un petit nuage comme la paume d’un homme, qui monte de la mer. » Te représentes-tu ce serviteur tendant le bras et évaluant avec la paume de la main la taille du petit nuage qui se dessine à l’horizon, au-dessus de la Méditerranée ? Il n’est probablement pas très impressionné. Cependant, pour Éliya, ce nuage est d’une importance capitale. Il se met donc à donner des instructions pressantes à son serviteur : « Monte dire à Ahab : “Attelle et descends, pour que la pluie torrentielle ne te retienne pas !” » (1 Rois 18:44).
13, 14. a) Comment imiter la vigilance d’Éliya ? b) Quelles raisons avons-nous d’agir sans tarder ?
13 Là encore, Éliya nous a laissé un bel exemple. Nous vivons aussi une époque où Dieu va bientôt accomplir sa volonté. Éliya attendait la fin de la sécheresse ; nous attendons la fin d’un monde corrompu (1 Jean 2:17). Nous devons rester vigilants jusqu’à l’intervention de Jéhovah, comme Éliya l’a été. Jésus, le Fils de Dieu, a averti ses disciples : « Veillez donc, parce que vous ne savez pas quel jour votre Seigneur vient » (Mat. 24:42). Voulait-il dire que ses disciples seraient dans l’ignorance la plus complète concernant le moment où la fin viendrait ? Non, car il a longuement parlé de ce qui caractériserait le monde durant les jours précédant la fin. Nous pouvons tous voir se réaliser le signe détaillé de « l’achèvement du système de choses » (lire Matthieu 24:3-7).
Un seul petit nuage a convaincu Éliya que Jéhovah allait intervenir. Le signe des derniers jours suffit-il à te persuader d’agir sans tarder ?
14 Chaque facette de ce signe nous fournit des preuves convaincantes. Ces preuves suffisent-elles à nous persuader d’agir pendant qu’il en est temps ? Un seul petit nuage a suffi à convaincre Éliya que Jéhovah était sur le point d’intervenir. La foi du prophète a-t-elle été déçue ?
Soulagement et bénédictions
15, 16. a) Quels changements se produisent tout à coup ? b) Que se demande peut-être Éliya ?
15 Le récit poursuit : « Il arriva, dans l’intervalle, que les cieux s’assombrirent de nuages et de vent, et il y eut une grande pluie torrentielle. Et Ahab était monté sur son char et se rendait à Yizréel » (1 Rois 18:45). Tout va très vite. Tandis que le serviteur d’Éliya transmet le message du prophète à Ahab, le ciel s’obscurcit. Un grand vent se lève. Après trois ans et demi de sécheresse, il pleut enfin sur le sol d’Israël. La terre absorbe l’eau. Lorsque la pluie devient torrentielle, les eaux du Qishôn montent, faisant sûrement disparaître le sang des prophètes de Baal qui ont été exécutés. Les Israélites rebelles vont avoir l’occasion de purifier le pays sali par le culte de Baal.
Le prophète Éliya et d’autres Israélites se réjouissent sous une pluie torrentielle
« Il y eut une grande pluie torrentielle. »
16 Éliya espère certainement qu’ils la saisiront ! De plus, il se demande peut-être comment Ahab va réagir à tout ce qui se passe. Se repentira-t-il et se détournera-t-il du culte de Baal ? Les évènements du jour lui ont donné de puissantes raisons de le faire. Nous ne savons pas ce qu’Ahab a bien pu penser. Le récit nous indique simplement que le roi est monté sur son char et qu’il s’est rendu à Yizréel. A-t-il compris la leçon ? Est-il décidé à changer ? La suite laisse entendre que non. Toujours est-il que, pour Ahab comme pour Éliya, la journée n’est pas encore terminée.
17, 18. a) Qu’arrive-t-il à Éliya sur la route de Yizréel ? b) Pourquoi est-ce extraordinaire qu’Éliya coure du Carmel à Yizréel ? (voir aussi la note).
17 Le prophète de Jéhovah prend la même route qu’Ahab. Il a une longue distance à parcourir sous un ciel sombre et pluvieux. Mais quelque chose d’extraordinaire se produit.
18 « La main de Jéhovah fut sur Éliya, de sorte qu’il se ceignit les hanches et courut en avant d’Ahab jusqu’à Yizréel » (1 Rois 18:46). Manifestement, « la main de Jéhovah » agit sur le prophète de manière surnaturelle. Yizréel se trouve à une trentaine de kilomètres, et Éliya n’est plus tout jeune *. Imagines-tu le prophète relever ses longs vêtements, les attacher sur ses hanches pour que ses jambes aient une plus grande liberté de mouvement, puis courir sur cette route trempée ? Il court si vite qu’il rattrape le char royal... et le dépasse !
19. a) À quelles prophéties l’exploit d’Éliya nous fait-il penser ? b) De quoi Éliya est-il certain alors qu’il court vers Yizréel ?
19 Quelle bénédiction pour Éliya ! Ressentir une telle force, une telle vitalité et avoir une telle résistance — peut-être plus grandes encore que dans sa jeunesse — doit profondément le réjouir. Cet exploit nous fait penser aux prophéties qui garantissent à ceux qui sont fidèles une santé et une vigueur parfaites dans le Paradis terrestre à venir (lire Isaïe 35:6 ; Luc 23:43). Alors qu’Éliya court, il est certain d’avoir l’approbation de son Père, le seul vrai Dieu.
20. Comment chercher à obtenir les bénédictions de Jéhovah ?
20 Jéhovah ne demande qu’à nous accorder ses bénédictions. Alors cherchons à les obtenir. Cela en vaut vraiment la peine. À l’exemple d’Éliya, soyons vigilants. Examinons soigneusement les signes qui attestent que Jéhovah est sur le point d’agir en ces temps dangereux et décisifs. Comme Éliya, nous avons toutes les raisons de placer notre entière confiance dans les promesses de Jéhovah, « le Dieu de vérité » (Ps. 31:5).
QU’EN PENSES-TU ?
Pourquoi peut-on dire qu’Éliya était un homme de prière ?
Pourquoi peut-on dire qu’Éliya avait confiance dans la promesse de Jéhovah ?
Pourquoi Éliya est-il un exemple de vigilance ?
Comment comptes-tu imiter la foi d’Éliya ?
ÉLIYA observe les Israélites qui montent péniblement les pentes du Carmel. Les premières lueurs du jour suffisent à révéler leur pauvreté et leur situation pitoyable : la sécheresse, qui dure depuis trois ans et demi, a laissé des marques sur eux.
2 Les 450 prophètes de Baal se distinguent parmi la foule. Ils sont remplis d’orgueil et d’une haine profonde pour Éliya, le prophète de Jéhovah. La reine Jézabel a mis à mort de nombreux serviteurs de Jéhovah, mais cet homme lutte toujours contre le culte de Baal.
Combien de temps Éliya tiendra-t-il encore ? Les prêtres de Baal se disent probablement qu’un homme seul n’a aucune chance de l’emporter sur eux (1 Rois 18:4, 19, 20). Le roi Ahab est là également, monté sur son char. Lui non plus ne porte pas Éliya dans son cœur.
3, 4. a) Pourquoi Éliya ressent-il sans doute de la peur ? b) Qu’allons-nous examiner dans ce chapitre ?
3 Le prophète de Jéhovah va vivre une journée qu’il n’oubliera pas de sitôt. Sous ses yeux, tout se met en place en vue d’un affrontement entre le bien et le mal, l’un des plus spectaculaires que le monde ait connus. Que ressent-il alors qu’il voit le jour se lever ? Il n’est pas insensible à la peur ; c’est « un homme avec des sentiments semblables aux nôtres » (lire Jacques. 5:17). Nous pouvons être sûrs d’une chose : entouré d’Israélites infidèles, de leur roi apostat et de prêtres assassins, Éliya se sent bien seul (1 Rois 18:22).
4 Mais pourquoi Israël est-il dans cette situation critique, et en quoi cela nous concerne-t-il ? Arrêtons-nous sur l’exemple de foi d’Éliya et sur son utilité pour nous.
5, 6. a) Dans quel combat Israël est-il pris ? b) Qu’a fait Ahab pour offenser Jéhovah ?
5 Pendant une bonne partie de sa vie, Éliya a vu, impuissant, les Israélites mépriser et rejeter ce qu’il y avait de meilleur pour eux et pour leur pays : le culte pur. En effet, Israël est pris depuis longtemps dans un combat, une guerre entre le culte pur et le faux culte, entre le culte rendu à Jéhovah et le culte idolâtre des nations environnantes. Aux jours d’Éliya, cette lutte s’intensifie.
6 Le roi Ahab a gravement offensé Jéhovah. Il a épousé Jézabel, la fille du roi de Sidon. Cette femme est déterminée à répandre le culte de Baal dans tout le pays d’Israël et à faire disparaître le culte de Jéhovah. Ahab se laisse rapidement influencer. Il bâtit un temple et un autel pour Baal. De plus, il est le premier à se prosterner devant ce dieu (1 Rois 16:30-33).
7. a) Qu’est-ce qui rend le culte de Baal si détestable ? b) Pourquoi pouvons- nous être sûrs que la Bible ne se contredit pas au sujet de la durée de la sécheresse aux jours d’Éliya ? (voir encadré).
7 Qu’est-ce qui rend le culte de Baal si détestable ? Il corrompt les Israélites, détournant beaucoup d’entre eux du vrai Dieu. Par ailleurs, c’est une religion dégoûtante et cruelle. Au nombre de ses caractéristiques, on trouve la prostitution sacrée — féminine et masculine —, les orgies sexuelles et même les sacrifices d’enfants. Voilà pourquoi Jéhovah envoie Éliya avertir Ahab qu’une sécheresse frappera le pays jusqu’à ce que le prophète en annonce la fin * (1 Rois 17:1). De longues années s’écoulent avant qu’Éliya se présente à nouveau devant le roi et lui dise de rassembler le peuple ainsi que les prophètes de Baal au mont Carmel.
Les éléments les plus caractéristiques du culte de Baal sont, en un sens, toujours répandus.
8. Quel est pour nous l’intérêt de ce récit sur le culte de Baal ?
8 Mais en quoi cet affrontement nous concerne-t-il ? Les temples et les autels pour Baal ayant disparu, on pourrait penser qu’un récit sur le culte de ce dieu n’est plus d’aucune utilité. Toutefois, ce n’est pas que de l’histoire ancienne (Rom. 15:4). Le mot « Baal » signifie « propriétaire », « maître ». Jéhovah avait indiqué aux Israélites qu’ils devaient le choisir comme leur « baal », leur propriétaire-époux (Is. 54:5). N’es-tu pas d’accord pour reconnaître qu’aujourd’hui encore les gens servent bien d’autres maîtres que le Dieu Tout-Puissant ? En consacrant leur vie à l’argent, à leur carrière, aux loisirs, aux plaisirs sexuels ou à l’un des innombrables dieux adorés à la place de Jéhovah, ils choisissent en réalité un maître (Mat. 6:24 ; lire Rom. 6:16). Les éléments les plus caractéristiques du culte de Baal sont donc, en un sens, toujours répandus. Le récit de la lutte qui a opposé Jéhovah à ce faux dieu peut nous aider à bien choisir qui nous servirons.
9. a) Pourquoi le mont Carmel est-il le lieu idéal pour révéler que le culte de Baal est une tromperie ? (voir aussi la note). b) Que demande Éliya aux Israélites ?
9 Le mont Carmel * offre une vue panoramique, du ouadi de Qishôn en contrebas jusqu’à la Méditerranée à proximité et aux montagnes du Liban loin au nord. Mais en ce jour important, le paysage qui se dévoile sous les premiers rayons de soleil n’a rien d’attirant. La mort plane sur le bon pays que Jéhovah a donné aux enfants d’Abraham. Les terres autrefois productives sont maintenant brûlées par un soleil de plomb, ruinées par la folie du peuple de Dieu ! Tandis que les Israélites s’assemblent, Éliya s’avance et leur demande : « Jusqu’à quand boiterez-vous sur deux opinions différentes ? Si Jéhovah est le vrai Dieu, allez à sa suite, mais si c’est Baal, allez à sa suite » (1Rois 18:21).
10. a) En quel sens les Israélites boitent-ils sur deux opinions différentes ? b) Quelle vérité fondamentale les Israélites ont-ils oubliée ?
10 Boiter sur deux opinions différentes. Que veut dire Éliya par là ? Eh bien, les Israélites n’ont pas compris qu’il leur faut choisir entre le culte de Jéhovah et celui de Baal. Ils pensent pouvoir associer les deux : adorer Baal tout en demandant à Jéhovah de les bénir. Peut-être se disent-ils que Baal bénira leurs récoltes et leurs troupeaux tandis que « Jéhovah des armées » les protégera au combat (1Sam. 17:45). Ils oublient toutefois une vérité fondamentale, qui échappe aussi à beaucoup aujourd’hui : Jéhovah ne partage avec personne le culte qui lui revient. Il exige un attachement exclusif, et il en est digne. Il considère qu’il est inacceptable, et même insultant, de l’adorer tout en pratiquant une autre forme de culte (lire Exode 20:5).
11. À ton avis, comment l’invitation pressante d’Éliya peut-elle t’aider à réexaminer tes priorités et ta façon d’adorer Dieu ?
11 Les Israélites ont « boité » à la manière d’un homme qui essaie de suivre deux chemins en même temps. Nombreux sont ceux qui commettent la même erreur à notre époque : ils permettent à d’autres « baals » de prendre dans leur vie une place qui devrait revenir au culte de Jéhovah. L’invitation pressante d’Éliya à cesser de « boiter » peut nous aider à réexaminer nos priorités et notre façon d’adorer Dieu.
12, 13. a) Quelle épreuve Éliya propose-t-il ? b) Comment montrer que nous avons la même confiance qu’Éliya ?
12 Éliya propose une épreuve toute simple : les prêtres de Baal bâtiront un autel pour y préparer un sacrifice ; ensuite, ils prieront leur dieu d’y mettre le feu. Éliya fera de même. Il déclare que le « Dieu qui répondra par le feu est le vrai Dieu ». Éliya n’a aucun doute. Sa foi est si forte qu’il n’hésite pas à donner tous les avantages à ses adversaires. Il laisse les prophètes de Baal commencer. Ceux-ci choisissent un taureau pour le sacrifice et prient leur dieu * (1Rois 18:24, 25).
13 De nos jours, il n’y a plus de miracles. Cependant, Jéhovah n’a pas changé. Nous pouvons avoir en lui la même confiance qu’Éliya. Par exemple, si une personne conteste des enseignements bibliques, n’ayons pas peur de la laisser s’exprimer en premier. Comme Éliya, nous compterons sur le vrai Dieu pour régler la question. Nous nous appuierons, non sur nous-mêmes, mais sur sa Parole inspirée, qui est conçue « pour remettre les choses en ordre » (2Tim. 3:16).
Éliya considère que le culte de Baal est une tromperie ridicule et il souhaite que le peuple de Dieu le comprenne.
14. Comment Éliya se moque-il des prophètes de Baal, et pourquoi ?
14 Les prophètes de Baal commencent donc à préparer leur sacrifice et à invoquer leur dieu. « Ô Baal, réponds-nous ! » crient-ils encore et encore. Les minutes passent, les heures passent... « Mais il n’y eut pas de voix ni personne qui répondît », rapporte la Bible. À midi, Éliya se met à se moquer : Baal doit être trop occupé pour répondre, il fait ses besoins, ou alors il s’est endormi et il faut le réveiller. « Appelez de toute la force de votre voix », conseille Éliya à ces prophètes. De toute évidence, il considère que le culte de Baal est une tromperie ridicule et il souhaite que le peuple de Dieu le comprenne (1Rois 18:26, 27).
15. Pourquoi ce qui est arrivé aux prêtres de Baal montre-t-il qu’il est insensé de choisir un maître autre que Jéhovah ?
15 Les prêtres de Baal se déchaînent. « Ils se mirent à appeler de toute la force de leur voix et à se faire des incisions, selon leur coutume, avec des poignards et avec des lances, jusqu’à faire couler le sang sur eux. » Tout cela sans résultat ! « Il n’y eut pas de voix ni personne qui répondît, ni aucun signe d’attention » (1 Rois 18:28, 29). Pas étonnant, Baal n’existe pas. C’est une invention de Satan destinée à éloigner les humains de Jéhovah. Dès lors, choisir un maître autre que Jéhovah mène à la déception, voire à la honte (lire Psaume 25:3 ; 115:4-8).
16. a) Que rappellent peut-être aux Israélites les douze pierres qu’Éliya utilise pour réparer l’autel de Jéhovah ? b) Comment Éliya montre-t-il à nouveau qu’il a confiance en son Dieu ?
16 En fin d’après-midi, c’est au tour d’Éliya d’offrir son sacrifice. Il répare un autel de Jéhovah, qui a vraisemblablement été démoli par des ennemis du culte pur. Il utilise douze pierres, ce qui rappelle sans doute à beaucoup de sujets du royaume des dix tribus qu’ils sont toujours sous la Loi donnée aux douze tribus. Ensuite, il prépare son sacrifice et fait inonder le tout avec de l’eau, provenant peut-être de la Méditerranée, qui n’est pas loin. Il creuse même un fossé autour de l’autel et le remplit d’eau. Après avoir laissé tous les avantages aux prophètes de Baal, il dresse devant Jéhovah autant d’obstacles que possible. Il a une confiance absolue en son Dieu (1 Rois 18:30-35).
La prière d’Éliya montre qu’il se soucie toujours des Israélites ; il désire vivement que Jéhovah « ram[ène] leur cœur ».
17. a) Que révèle la prière d’Éliya ? b) Comment pouvons-nous imiter Éliya quand nous prions ?
17 À présent que tout est prêt, Éliya prononce une prière. Simple mais puissante, elle reflète clairement les priorités du prophète. Premièrement, il veut que tout le monde sache que c’est Jéhovah, et non ce Baal, qui est « Dieu en Israël ». Deuxièmement, il veut faire savoir qu’il agit en tant que serviteur de Jéhovah, que la gloire et le mérite de ses actions reviennent entièrement à son Dieu. Enfin, il se soucie toujours des Israélites ; il désire vivement que Jéhovah « ram[ène] leur cœur » (1 Rois 18:36, 37). Malgré les nombreux malheurs qu’ils ont provoqués par leur infidélité, Éliya continue de les aimer. Dans nos prières, pouvons-nous, comme lui, nous montrer humbles, soucieux de la réputation de Dieu et compatissants envers ceux qui ont besoin d’aide ?
18, 19. a) Comment Jéhovah répond-il à la prière d’Éliya ? b) Qu’ordonne Éliya, et pourquoi les prêtres de Baal ne méritent-ils aucune pitié ?
18 Avant la prière d’Éliya, la foule se demande peut-être si Jéhovah sera aussi décevant que Baal. Mais après, il n’y a plus de raisons de s’interroger. « Alors le feu de Jéhovah tomba et dévora l’holocauste, le bois, les pierres et la poussière, et il lampa l’eau qui était dans le fossé » (1 Rois 18:38). Quelle réponse spectaculaire ! Comment les Israélites réagissent-ils ?
19 Tous s’écrient : « Jéhovah est le vrai Dieu ! Jéhovah est le vrai Dieu ! » (1 Rois 18:39). Ils ont enfin compris. Cela dit, ils n’ont pas encore fait preuve de foi. Honnêtement, reconnaître que Jéhovah est le vrai Dieu lorsqu’on a vu du feu tomber du ciel en réponse à une prière n’est pas une démonstration de foi extraordinaire. C’est pourquoi Éliya demande davantage des Israélites. Ils doivent faire ce qu’ils auraient dû faire depuis des années : obéir à la Loi de Dieu. D’après cette Loi, les faux prophètes et ceux qui adorent d’autres dieux que Jéhovah doivent être mis à mort (Deut. 13:5-9). Les prêtres de Baal sont les ennemis jurés de Jéhovah ; ils s’opposent à lui volontairement. Méritent-ils qu’on ait pitié d’eux ? Eux-mêmes ont-ils eu pitié de tous ces enfants innocents brûlés vifs en sacrifice à Baal ? (lire Proverbes 21:13 ; Jér. 19:5). Ils ne méritent vraiment pas d’avoir la vie sauve. Éliya ordonne donc qu’on les mette à mort, et c’est ce qui est fait immédiatement (1 Rois 18:40).
20. Pourquoi les critiques concernant l’exécution des prêtres de Baal ne sont-elles pas fondées ?
20 De nos jours, des commentateurs de la Bible critiquent le dénouement de cette épreuve sur le mont Carmel. On pourrait craindre que des extrémistes religieux se servent de ce récit pour justifier leur violence. Et malheureusement, les fanatiques violents sont nombreux aujourd’hui. Cependant, Éliya n’était pas un fanatique. En tant que représentant de Jéhovah, il a mené une exécution conforme à la justice. Par ailleurs, les vrais chrétiens savent qu’ils ne peuvent pas imiter Éliya en prenant les armes contre les individus malfaisants. Ils doivent appliquer le principe qui se dégage des paroles que Jésus Christ a adressées à Pierre : « Remets ton épée à sa place, car tous ceux qui prennent l’épée périront par l’épée » (Mat. 26:52). C’est à son Fils que Jéhovah a confié la mission d’exécuter la justice divine dans l’avenir.
21. Pourquoi Éliya est-il un bel exemple pour les chrétiens d’aujourd’hui ?
21 Les chrétiens ont la responsabilité de mener une vie marquée par la foi (Jean 3:16). Ils s’en acquittent notamment en imitant des hommes de foi comme Éliya. Ce prophète a rendu à Jéhovah un culte exclusif et a incité les Israélites à faire de même. Il a courageusement dévoilé la fausseté d’une religion dont Satan se servait pour éloigner les gens de Jéhovah. Au lieu d’avoir confiance en ses propres capacités ou en sa façon de voir les choses, Éliya a laissé à Jéhovah le soin de résoudre les problèmes. Il a défendu le culte pur. Imiteras-tu sa foi ?