juin 2021



 ÉLIYA observe les Israélites qui montent péniblement les pentes du Carmel. Les premières lueurs du jour suffisent à révéler leur pauvreté et leur situation pitoyable : la sécheresse, qui dure depuis trois ans et demi, a laissé des marques sur eux.

Les 450 prophètes de Baal se distinguent parmi la foule. Ils sont remplis d’orgueil et d’une haine profonde pour Éliya, le prophète de Jéhovah. La reine Jézabel a mis à mort de nombreux serviteurs de Jéhovah, mais cet homme lutte toujours contre le culte de Baal.

Combien de temps Éliya tiendra-​t-​il encore ? Les prêtres de Baal se disent probablement qu’un homme seul n’a aucune chance de l’emporter sur eux (1 Rois 18:4, 19, 20). Le roi Ahab est là également, monté sur son char. Lui non plus ne porte pas Éliya dans son cœur.

3, 4. a) Pourquoi Éliya ressent-​il sans doute de la peur ? b) Qu’allons-​nous examiner dans ce chapitre ?

Le prophète de Jéhovah va vivre une journée qu’il n’oubliera pas de sitôt. Sous ses yeux, tout se met en place en vue d’un affrontement entre le bien et le mal, l’un des plus spectaculaires que le monde ait connus. Que ressent-​il alors qu’il voit le jour se lever ? Il n’est pas insensible à la peur ; c’est « un homme avec des sentiments semblables aux nôtres » (lire Jacques. 5:17). Nous pouvons être sûrs d’une chose : entouré d’Israélites infidèles, de leur roi apostat et de prêtres assassins, Éliya se sent bien seul (1 Rois 18:22).

Mais pourquoi Israël est-​il dans cette situation critique, et en quoi cela nous concerne-​t-​il ? Arrêtons-​nous sur l’exemple de foi d’Éliya et sur son utilité pour nous.

Un long combat

5, 6. a) Dans quel combat Israël est-​il pris ? b) Qu’a fait Ahab pour offenser Jéhovah ?

Pendant une bonne partie de sa vie, Éliya a vu, impuissant, les Israélites mépriser et rejeter ce qu’il y avait de meilleur pour  eux et pour leur pays : le culte pur. En effet, Israël est pris depuis longtemps dans un combat, une guerre entre le culte pur et le faux culte, entre le culte rendu à Jéhovah et le culte idolâtre des nations environnantes. Aux jours d’Éliya, cette lutte s’intensifie.

Le roi Ahab a gravement offensé Jéhovah. Il a épousé Jézabel, la fille du roi de Sidon. Cette femme est déterminée à répandre le culte de Baal dans tout le pays d’Israël et à faire disparaître le culte de Jéhovah. Ahab se laisse rapidement influencer. Il bâtit un temple et un autel pour Baal. De plus, il est le premier à se prosterner devant ce dieu (1 Rois 16:30-33).

7. a) Qu’est-​ce qui rend le culte de Baal si détestable ? b) Pourquoi pouvons- nous être sûrs que la Bible ne se contredit pas au sujet de la durée de la sécheresse aux jours d’Éliya ? (voir  encadré).

Qu’est-​ce qui rend le culte de Baal si détestable ? Il corrompt les Israélites, détournant beaucoup d’entre eux du vrai Dieu. Par ailleurs, c’est une religion dégoûtante et cruelle. Au nombre de ses caractéristiques, on trouve la prostitution sacrée — féminine et masculine —, les orgies sexuelles et même les sacrifices d’enfants. Voilà pourquoi Jéhovah envoie Éliya avertir Ahab qu’une sécheresse frappera le pays jusqu’à ce que le prophète en annonce la fin * (1 Rois 17:1). De longues années s’écoulent avant qu’Éliya se présente à nouveau devant le roi et lui dise de rassembler le peuple ainsi que les prophètes de Baal au mont Carmel.

Les éléments les plus caractéristiques du culte de Baal sont, en un sens, toujours répandus.

8. Quel est pour nous l’intérêt de ce récit sur le culte de Baal ?

Mais en quoi cet affrontement nous concerne-​t-​il ? Les temples et les autels pour Baal ayant disparu, on pourrait penser qu’un récit sur le culte de ce dieu n’est plus d’aucune utilité. Toutefois, ce n’est pas que de l’histoire ancienne (Rom. 15:4). Le mot « Baal » signifie « propriétaire », « maître ». Jéhovah avait indiqué aux Israélites qu’ils devaient le choisir comme leur « baal », leur propriétaire-époux (Is. 54:5). N’es-​tu pas d’accord pour reconnaître qu’aujourd’hui encore les gens servent bien d’autres maîtres que le Dieu Tout-Puissant ? En consacrant leur vie à l’argent, à leur carrière, aux loisirs, aux plaisirs sexuels ou à l’un des innombrables dieux adorés à la place de Jéhovah, ils choisissent en réalité un maître (Mat. 6:24 ; lire Rom. 6:16). Les éléments les plus  caractéristiques du culte de Baal sont donc, en un sens, toujours répandus. Le récit de la lutte qui a opposé Jéhovah à ce faux dieu peut nous aider à bien choisir qui nous servirons.

« Jusqu’à quand boiterez-​vous ? »

9. a) Pourquoi le mont Carmel est-​il le lieu idéal pour révéler que le culte de Baal est une tromperie ? (voir aussi la note). b) Que demande Éliya aux Israélites ?

Le mont Carmel * offre une vue panoramique, du ouadi de Qishôn en contrebas jusqu’à la Méditerranée à proximité et aux montagnes du Liban loin au nord. Mais en ce jour important, le paysage qui se dévoile sous les premiers rayons de soleil n’a rien d’attirant. La mort plane sur le bon pays que Jéhovah a donné aux  enfants d’Abraham. Les terres autrefois productives sont maintenant brûlées par un soleil de plomb, ruinées par la folie du peuple de Dieu ! Tandis que les Israélites s’assemblent, Éliya s’avance et leur demande : « Jusqu’à quand boiterez-​vous sur deux opinions différentes ? Si Jéhovah est le vrai Dieu, allez à sa suite, mais si c’est Baal, allez à sa suite » (1Rois 18:21).

10. a) En quel sens les Israélites boitent-​ils sur deux opinions différentes ? b) Quelle vérité fondamentale les Israélites ont-​ils oubliée ?

10 Boiter sur deux opinions différentes. Que veut dire Éliya par là ? Eh bien, les Israélites n’ont pas compris qu’il leur faut choisir entre le culte de Jéhovah et celui de Baal. Ils pensent pouvoir associer les deux : adorer Baal tout en demandant à Jéhovah de les bénir. Peut-être se disent-​ils que Baal bénira leurs récoltes et leurs troupeaux tandis que « Jéhovah des armées » les protégera au combat (1Sam. 17:45). Ils oublient toutefois une vérité fondamentale, qui échappe aussi à beaucoup aujourd’hui : Jéhovah ne partage avec personne le culte qui lui revient. Il exige un attachement exclusif, et il en est digne. Il considère qu’il est inacceptable, et même insultant, de l’adorer tout en pratiquant une autre forme de culte (lire Exode 20:5).

11. À ton avis, comment l’invitation pressante d’Éliya peut-​elle t’aider à réexaminer tes priorités et ta façon d’adorer Dieu ?

11 Les Israélites ont « boité » à la manière d’un homme qui essaie de suivre deux chemins en même temps. Nombreux sont ceux qui commettent la même erreur à notre époque : ils permettent à d’autres « baals » de prendre dans leur vie une place qui devrait revenir au culte de Jéhovah. L’invitation pressante d’Éliya à cesser de « boiter » peut nous aider à réexaminer nos priorités et notre façon d’adorer Dieu.

Une épreuve décisive

12, 13. a) Quelle épreuve Éliya propose-​t-​il ? b) Comment montrer que nous avons la même confiance qu’Éliya ?

12 Éliya propose une épreuve toute simple : les prêtres de Baal bâtiront un autel pour y préparer un sacrifice ; ensuite, ils prieront leur dieu d’y mettre le feu. Éliya fera de même. Il déclare que le « Dieu qui répondra par le feu est le vrai Dieu ». Éliya n’a aucun doute. Sa foi est si forte qu’il n’hésite pas à donner tous les avantages à ses adversaires. Il laisse les prophètes de Baal commencer. Ceux-ci choisissent un taureau pour le sacrifice et prient leur dieu * (1Rois 18:24, 25).

 13 De nos jours, il n’y a plus de miracles. Cependant, Jéhovah n’a pas changé. Nous pouvons avoir en lui la même confiance qu’Éliya. Par exemple, si une personne conteste des enseignements bibliques, n’ayons pas peur de la laisser s’exprimer en premier. Comme Éliya, nous compterons sur le vrai Dieu pour régler la question. Nous nous appuierons, non sur nous-​mêmes, mais sur sa Parole inspirée, qui est conçue « pour remettre les choses en ordre » (2Tim. 3:16).

Éliya considère que le culte de Baal est une tromperie ridicule et il souhaite que le peuple de Dieu le comprenne.

14. Comment Éliya se moque-​il des prophètes de Baal, et pourquoi ?

14 Les prophètes de Baal commencent donc à préparer leur sacrifice et à invoquer leur dieu. « Ô Baal, réponds-​nous ! » crient-​ils encore et encore. Les minutes passent, les heures passent... « Mais il n’y eut pas de voix ni personne qui répondît », rapporte la Bible. À midi, Éliya se met à se moquer : Baal doit être trop occupé pour répondre, il fait ses besoins, ou alors il s’est endormi et il faut le réveiller. « Appelez de toute la force de votre voix », conseille Éliya à ces prophètes. De toute évidence, il considère que le culte de Baal est une tromperie ridicule et il souhaite que le peuple de Dieu le comprenne (1Rois 18:26, 27).

15. Pourquoi ce qui est arrivé aux prêtres de Baal montre-​t-​il qu’il est insensé de choisir un maître autre que Jéhovah ?

15 Les prêtres de Baal se déchaînent. « Ils se mirent à appeler de toute la force de leur voix et à se faire des incisions, selon leur coutume, avec des poignards et avec des lances, jusqu’à faire couler le sang sur eux. » Tout cela sans résultat ! « Il n’y eut pas de voix ni personne qui répondît, ni aucun signe d’attention » (1 Rois 18:28, 29). Pas étonnant, Baal n’existe pas. C’est une invention de Satan destinée à éloigner les humains de Jéhovah. Dès lors, choisir un maître autre que Jéhovah mène à la déception, voire à la honte (lire Psaume 25:3 ; 115:4-8).

La réponse

16. a) Que rappellent peut-être aux Israélites les douze pierres qu’Éliya utilise pour réparer l’autel de Jéhovah ? b) Comment Éliya montre-​t-​il à nouveau qu’il a confiance en son Dieu ?

16 En fin d’après-midi, c’est au tour d’Éliya d’offrir son sacrifice. Il répare un autel de Jéhovah, qui a vraisemblablement été  démoli par des ennemis du culte pur. Il utilise douze pierres, ce qui rappelle sans doute à beaucoup de sujets du royaume des dix tribus qu’ils sont toujours sous la Loi donnée aux douze tribus. Ensuite, il prépare son sacrifice et fait inonder le tout avec de l’eau, provenant peut-être de la Méditerranée, qui n’est pas loin. Il creuse même un fossé autour de l’autel et le remplit d’eau. Après avoir laissé tous les avantages aux prophètes de Baal, il dresse devant Jéhovah autant d’obstacles que possible. Il a une confiance absolue en son Dieu (1 Rois 18:30-35).

La prière d’Éliya montre qu’il se soucie toujours des Israélites ; il désire vivement que Jéhovah « ram[ène] leur cœur ».

17. a) Que révèle la prière d’Éliya ? b) Comment pouvons-​nous imiter Éliya quand nous prions ?

17 À présent que tout est prêt, Éliya prononce une prière. Simple mais puissante, elle reflète clairement les priorités du prophète. Premièrement, il veut que tout le monde sache que c’est Jéhovah, et non ce Baal, qui est « Dieu en Israël ». Deuxièmement, il veut faire savoir qu’il agit en tant que serviteur de Jéhovah, que la gloire et le mérite de ses actions reviennent entièrement à son Dieu. Enfin, il se soucie toujours des Israélites ; il désire vivement que Jéhovah « ram[ène] leur cœur » (1 Rois 18:36, 37). Malgré les nombreux malheurs qu’ils ont provoqués par leur infidélité, Éliya continue de les aimer. Dans nos prières, pouvons-​nous, comme lui, nous montrer humbles, soucieux de la réputation de Dieu et compatissants envers ceux qui ont besoin d’aide ?

18, 19. a) Comment Jéhovah répond-​il à la prière d’Éliya ? b) Qu’ordonne Éliya, et pourquoi les prêtres de Baal ne méritent-​ils aucune pitié ?

18 Avant la prière d’Éliya, la foule se demande peut-être si Jéhovah sera aussi décevant que Baal. Mais après, il n’y a plus de raisons de s’interroger. « Alors le feu de Jéhovah tomba et dévora l’holocauste, le bois, les pierres et la poussière, et il lampa l’eau qui était dans le fossé » (1 Rois 18:38). Quelle réponse spectaculaire ! Comment les Israélites réagissent-​ils ?

Le feu du ciel consume le sacrifice d’Éliya sous les yeux des prophètes de Baal

« Alors le feu de Jéhovah tomba. »

19 Tous s’écrient : « Jéhovah est le vrai Dieu ! Jéhovah est le vrai Dieu ! » (1 Rois 18:39). Ils ont enfin compris. Cela dit, ils n’ont pas encore fait preuve de foi. Honnêtement, reconnaître que Jéhovah est le vrai Dieu lorsqu’on a vu du feu tomber du ciel en réponse à une prière n’est pas une démonstration de foi extraordinaire. C’est pourquoi Éliya demande davantage des Israélites. Ils  doivent faire ce qu’ils auraient dû faire depuis des années : obéir à la Loi de Dieu. D’après cette Loi, les faux prophètes et ceux qui adorent d’autres dieux que Jéhovah doivent être mis à mort (Deut. 13:5-9). Les prêtres de Baal sont les ennemis jurés de Jéhovah ; ils s’opposent à lui volontairement. Méritent-​ils qu’on ait pitié d’eux ? Eux-​mêmes ont-​ils eu pitié de tous ces enfants innocents brûlés vifs en sacrifice à Baal ? (lire Proverbes 21:13 ; Jér. 19:5). Ils ne méritent vraiment pas d’avoir la vie sauve. Éliya ordonne donc qu’on les mette à mort, et c’est ce qui est fait immédiatement (1 Rois 18:40).

20. Pourquoi les critiques concernant l’exécution des prêtres de Baal ne sont-​elles pas fondées ?

20 De nos jours, des commentateurs de la Bible critiquent le dénouement de cette épreuve sur le mont Carmel. On pourrait craindre que des extrémistes religieux se servent de ce récit pour justifier leur violence. Et malheureusement, les fanatiques violents sont nombreux aujourd’hui. Cependant, Éliya n’était pas un fanatique. En tant que représentant de Jéhovah, il a mené une exécution conforme à la justice. Par ailleurs, les vrais chrétiens savent qu’ils ne peuvent pas imiter Éliya en prenant les armes contre les individus malfaisants. Ils doivent appliquer le principe qui se dégage des paroles que Jésus Christ a adressées à Pierre : « Remets ton épée à sa place, car tous ceux qui prennent l’épée périront par l’épée » (Mat. 26:52). C’est à son Fils que Jéhovah a confié la mission d’exécuter la justice divine dans l’avenir.

21. Pourquoi Éliya est-​il un bel exemple pour les chrétiens d’aujourd’hui ?

21 Les chrétiens ont la responsabilité de mener une vie marquée par la foi (Jean 3:16). Ils s’en acquittent notamment en imitant des hommes de foi comme Éliya. Ce prophète a rendu à Jéhovah un culte exclusif et a incité les Israélites à faire de même. Il a courageusement dévoilé la fausseté d’une religion dont Satan se servait pour éloigner les gens de Jéhovah. Au lieu d’avoir confiance en ses propres capacités ou en sa façon de voir les choses, Éliya a laissé à Jéhovah le soin de résoudre les problèmes. Il a défendu le culte pur. Imiteras-​tu sa foi ?


 SAMUEL partage le chagrin des habitants de Shilo. Toute la ville est en deuil. De combien de maisons s’élèvent les cris et les pleurs de femmes et d’enfants apprenant que leur père, leur mari, leur fils ou leur frère ne reviendra plus ? Israël vient de perdre 30 000 soldats dans une terrible défaite face aux Philistins. Et peu de temps auparavant, 4 000 hommes sont tombés dans une autre bataille (1sam. 4:1, 2, 10).

2, 3. Quels malheurs s’abattent l’un après l’autre sur Shilo ?

Ce n’est là qu’un malheur de plus dans une longue série. Les deux fils corrompus du grand prêtre Éli, Hophni et Phinéas, sont sortis de Shilo avec l’arche de l’alliance. Ce coffre précieux, qui se trouve habituellement dans le Très-Saint du tabernacle, symbolise la présence de Dieu. Le peuple a ensuite apporté l’Arche sur le champ de bataille, pensant naïvement qu’elle leur porterait bonheur et leur donnerait la victoire. Pourtant, les Philistins l’ont prise et ont tué Hophni et Phinéas (1sam. 4:3-11).

Depuis des siècles, l’Arche se trouvait dans le tabernacle. Un véritable honneur pour Shilo. Mais voilà qu’elle a disparu ! En entendant la nouvelle, Éli, âgé de 98 ans, tombe de son siège à la renverse et se tue. Sa belle-fille, maintenant veuve, meurt en accouchant ce même jour. Avant d’expirer, elle déclare : « La gloire est partie d’Israël pour l’exil. » Shilo ne sera plus jamais la même (1sam. 4:12-22).

4. De quoi ce chapitre parlera-​t-​il ?

Comment Samuel va-​t-​il surmonter ces profondes déceptions ? Sa foi sera-​t-​elle suffisamment forte pour aider un peuple qui a perdu la protection et la faveur de Jéhovah ? Il peut nous arriver à tous aujourd’hui de devoir faire face à des difficultés ou à des déceptions qui mettent notre foi à l’épreuve. Voyons donc ce que nous pouvons apprendre de Samuel.

 Il a « réalisé la justice »

5, 6. a) Sur quoi le récit se concentre-​t-​il à présent ? b) Qu’a fait Samuel pendant 20 ans ?

Le récit se concentre à présent sur l’Arche. Il nous apprend que les Philistins souffrent pour l’avoir prise et qu’ils se voient forcés de la rendre. Lorsque nous retrouvons Samuel, 20 ans ont passé (1sam.7:2). Qu’a-​t-​il fait pendant ces années ? La Bible nous donne des indices.

Samuel réconforte des femmes et leurs enfants endeuillés

Samuel aide son peuple à se remettre de terribles pertes et d’une amère déception.

Avant le début de cette période, « la parole de Samuel continuait de parvenir à tout Israël » (1sam. 4:1). Et après cette période ? Nous savons que Samuel fait chaque année le tour de trois villes en Israël pour y régler querelles et problèmes, et qu’il rentre ensuite chez lui, à Rama (1sam. 7:15-17). Manifestement, il est toujours resté très occupé, et pendant ces 20 années, il a eu beaucoup à faire.

La Bible ne dit pas ce qu’a fait Samuel pendant 20 ans, mais nous pouvons être sûrs qu’il est resté bien occupé au service de Jéhovah.

7, 8. a) Quel message Samuel adresse-​t-​il au peuple après 20 ans d’efforts ? b) Comment le peuple réagit-​il ?

L’immoralité et la corruption des fils d’Éli ont affaibli la foi des Israélites. C’est, semble-​t-​il, à cause de leur comportement que beaucoup se sont mis à adorer des idoles. Après 20 ans d’efforts, Samuel leur adresse ce message : « Si c’est de tout votre cœur que vous revenez à Jéhovah, écartez du milieu de vous les dieux étrangers, ainsi que les images d’Ashtoreth, puis dirigez résolument votre cœur vers Jéhovah et servez-​le, lui seul, et il vous délivrera de la main des Philistins » (1sam. 7:3).

« La main des Philistins » est devenue pesante sur le peuple. Une fois l’armée d’Israël vaincue, les Philistins ont cru pouvoir opprimer le peuple de Dieu sans en subir de conséquences. Mais Samuel assure aux Israélites que la situation changera s’ils reviennent à Jéhovah. En ont-​ils le désir ? À la grande joie de Samuel, ils se débarrassent de leurs idoles et se mettent « à servir Jéhovah, lui seul ». Samuel convoque une assemblée à Mitspa, ville située dans les montagnes au nord de Jérusalem. Le peuple se rassemble, jeûne et se repent de ses nombreux actes d’idolâtrie (lire 1sam. 7:4-6).

Les Philistins veulent profiter du rassemblement des Israélites repentants pour lancer une attaque.

9. Quelle occasion s’offre aux Philistins, et comment réagit le peuple de Dieu ?

 Les Philistins entendent parler de ce rassemblement et y voient une occasion de lancer une attaque. Ils envoient leur armée à Mitspa pour écraser les adorateurs de Jéhovah. Les Israélites apprennent que le danger approche. Terrifiés, ils demandent à Samuel de prier pour eux. C’est ce qu’il fait. Il accompagne même sa prière d’un sacrifice. Pendant cette cérémonie sacrée, l’armée philistine monte contre Mitspa. C’est alors que Jéhovah répond à la prière de Samuel et exprime sa colère. « En ce jour-​là, [il fait] tonner à grand fracas contre les Philistins » (1sam. 7:7-10).

10, 11. a) Pourquoi le tonnerre que Jéhovah envoie contre l’armée des Philistins doit-​il être exceptionnel ? b) Pourquoi la bataille de Mitspa marque-​t-​elle un tournant ?

10 Faut-​il se représenter les Philistins comme des petits enfants apeurés qui courent se cacher dans les jupes de leur mère au premier coup de tonnerre ? Non, ce sont des soldats endurcis, des guerriers confirmés. Ce tonnerre doit être exceptionnel. Qu’est-​ce qui les effraie ? Le volume de ce « grand fracas » ? Le tonnerre provient-​il d’un ciel bleu sans nuage ? Résonne-​t-​il avec violence dans les collines ? Quoi qu’il en soit, les Philistins sont complètement paniqués. Dans une confusion totale, ils passent bien vite de tyrans à victimes. Les hommes d’Israël sortent massivement de Mitspa, les battent et les poursuivent sur des kilomètres jusqu’au sud-ouest de Jérusalem (1sam. 7:11).

11 Cette bataille marque un tournant. Les Philistins continueront de se retirer du pays durant le reste des jours où Samuel occupera la fonction de juge. Le peuple de Dieu reprendra le contrôle d’une ville après l’autre (1sam. 7:13, 14).

12. a) En quel sens Samuel a-​t-​il « réalisé la justice » ? b) Grâce à quelles qualités Samuel obtient-​il de bons résultats ?

12 Bien des siècles plus tard, l’apôtre Paul mentionnera Samuel parmi les juges et les prophètes qui, grâce à la foi, ont « réalisé la justice » (Héb. 11:32, 33). Samuel contribue en effet à rétablir ce qui est bon et juste aux yeux de Dieu. Il réussit parce qu’il compte patiemment sur Jéhovah et qu’il poursuit fidèlement sa mission malgré les  déceptions. De plus, il est reconnaissant envers Dieu. En effet, après la victoire à Mitspa, il dresse un monument en souvenir de ce que Jéhovah a fait pour son peuple (1sam. 7:12).

13. a) Quelles qualités de Samuel pouvons-​nous imiter ? b) À ton avis, quand est-​il bien de commencer à cultiver les mêmes qualités que Samuel ?

13 Souhaites-​tu « réalis[er] la justice », toi aussi ? Si oui, imite la patience de Samuel, son humilité et sa reconnaissance (lire 1pe 5:6). Qui d’entre nous n’a pas besoin de cultiver ces qualités ? Samuel les a acquises et manifestées relativement jeune, ce qui l’a aidé à surmonter de plus grandes déceptions dans sa vieillesse.

« Tes fils n’ont pas marché dans tes voies »

14, 15. a) Quelle grosse déception Samuel a-​t-​il dans sa vieillesse ? b) Samuel a-​t-​il manqué à ses devoirs de père, comme Éli ?

14 Lorsque la Bible reparle de Samuel, il est « devenu vieux ». Il a maintenant deux fils adultes, Yoël et Abiya, à qui il a confié la responsabilité de le soutenir dans sa charge de juge. Malheureusement, sa confiance s’avère mal placée. Alors que Samuel est honnête et juste, ses fils se servent de leur position à des fins égoïstes. Ils rendent des jugements injustes et acceptent des pots-de-vin (1sam. 8:1-3).

 15 Un jour, les anciens d’Israël viennent se plaindre au prophète âgé : « Tes fils n’ont pas marché dans tes voies » (1sam. 8:4, 5). Samuel est-​il conscient du problème ? Le récit ne le précise pas. Mais à l’inverse d’Éli, Samuel ne manque certainement pas à ses devoirs de père. Souvenons-​nous qu’Éli n’a pas corrigé ses fils corrompus et qu’il les a honorés plus que Dieu. Jéhovah l’a réprimandé et puni pour cela (1sam. 2:27-29). Par contre, il ne fait pas de reproches à Samuel concernant ses fils.

Les anciens parlent à Samuel de la mauvaise conduite de ses fils

Comment Samuel surmonte-​t-​il la déception d’avoir des fils qui tournent mal ?

16. a) Que ressentent les parents d’enfants rebelles ? b) Comment l’exemple de Samuel peut-​il aider les parents ?

16 Le récit ne révèle pas si Samuel a été accablé par la honte, l’inquiétude ou la déception en apprenant la mauvaise conduite de ses fils. Toutefois, de nombreux parents peuvent facilement imaginer ses sentiments. À notre époque troublée, la rébellion contre la discipline et l’autorité parentales s’est généralisée (lire 2tm. 3:1-5). Les parents qui connaissent ce genre de souffrance peuvent trouver un certain réconfort et une direction dans l’exemple de Samuel. Il n’a pas laissé le mode de vie de ses fils changer un tant soit peu sa conduite. N’oublie pas que lorsque les mots et la discipline ne parviennent plus à toucher un cœur endurci, l’exemple reste un enseignement puissant. Et les parents ont toujours la possibilité de rendre fier leur propre Père, Jéhovah, comme l’a fait Samuel.

« Établis-​nous un roi »

17. a) Qu’exigent de Samuel les anciens d’Israël ? b) Comment Samuel réagit-​il ?

17 Les fils de Samuel ne se doutent pas des effets que vont avoir leur avidité et leur égoïsme. Les anciens d’Israël disent ensuite à Samuel : « Maintenant donc, établis-​nous un roi pour nous juger comme toutes les nations. » Samuel voit-​il dans cette requête un rejet personnel ? Il est vrai qu’il juge ce peuple au nom de Jéhovah depuis des dizaines d’années. À présent, les Israélites ne veulent plus être jugés par un simple prophète comme lui, mais par un roi. Les nations d’alentour ont des rois, et ils en veulent un aussi. Comment le prophète réagit-​il ? « La chose fut mauvaise aux yeux de Samuel » (1sam. 8:5, 6).

18. Quelles paroles de Jéhovah réconfortent Samuel, tout en soulignant la gravité du péché du peuple ?

18 Samuel prie au sujet de la situation. Que lui répond Jéhovah ? « Écoute la voix du peuple quant à tout ce qu’ils te  disent ; car ce n’est pas toi qu’ils ont rejeté, mais c’est moi qu’ils ont rejeté pour que je ne sois plus roi sur eux. » Quel réconfort pour Samuel ! Cela dit, les Israélites insultent gravement le Dieu Tout-Puissant. Jéhovah demande à son prophète de les avertir des conséquences de leur choix. Samuel obéit. Toutefois, ils insistent : « Non, mais c’est un roi qui sera au-dessus de nous. » Toujours soumis à son Dieu, Samuel va oindre le roi que Jéhovah a choisi (1sam. 8:7-19).

19, 20. a) Avec quel état d’esprit Samuel obéit-​il à l’ordre d’oindre Saül ? b) Comment Samuel continue-​t-​il d’aider les Israélites ?

19 Avec quel état d’esprit Samuel obéit-​il ? Avec ressentiment ? Avec indifférence ? Permet-​il à la déception d’empoisonner son cœur ? Laisse-​t-​il l’amertume s’y enraciner ? Plus d’un homme réagirait ainsi dans une telle situation, mais pas Samuel. Il oint Saül et reconnaît que c’est Jéhovah qui l’a choisi. Il embrasse le nouveau roi en signe d’accueil et de soumission. Puis il dit au peuple : « Avez-​vous vu celui que Jéhovah a choisi, qu’il n’y a personne comme lui parmi tout le peuple ? » (1sam. 10:1, 24).

20 Samuel se concentre, non pas sur les défauts de Saül, mais sur ce qu’il y a de bon chez cet homme choisi par Jéhovah. D’autre part, au lieu de chercher à obtenir l’approbation d’un peuple changeant, il veut avant tout rester intègre (1sam. 12:1-4). Il poursuit aussi fidèlement sa mission : conseiller les Israélites sur les dangers spirituels qui les guettent et les encourager à rester fidèles à Jéhovah. Touchés par ses conseils, ils demandent à Samuel de prier pour eux. Le prophète leur adresse cette belle réponse : « Il est impensable pour moi de pécher contre Jéhovah en cessant de prier en votre faveur ; et je dois vous enseigner le bon et droit chemin » (1sam. 12:21-24).

Comme Samuel, ne laissons jamais la jalousie ou l’amertume s’enraciner en nous.

21. Si un jour tu es déçu de ne pas être choisi pour une fonction ou une attribution de service, que te rappellera l’exemple de Samuel ?

21 As-​tu déjà été déçu de ne pas être choisi pour une fonction ou une attribution de service ? L’exemple de Samuel nous rappelle avec force que nous ne devons jamais laisser la jalousie ou l’amertume s’enraciner dans notre cœur (lire proverbes 14:30). Dieu a suffisamment d’activités enrichissantes et épanouissantes pour chacun de ses serviteurs fidèles.

 « Jusqu’à quand seras-​tu en deuil pour Saül ? »

22. Pourquoi Samuel a-​t-​il raison de voir ce qu’il y a de bon chez Saül ?

22 Samuel a raison de voir ce qu’il y a de bon chez Saül ; c’est un homme remarquable. Grand et impressionnant, courageux et intelligent, il est pourtant modeste et sans prétention au départ (1sam. 10:22, 23, 27). Bien sûr, il possède également le libre arbitre, la capacité de choisir sa voie et de prendre ses propres décisions (Deut. 30:19). Saura-​t-​il bien utiliser ce don précieux ?

23. a) Quelle qualité Saül perd-​il en premier ? b) Comment son arrogance s’exprime-​t-​elle ?

23 Malheureusement, quand un homme acquiert du pouvoir, la première qualité qu’il perd est souvent la modestie. Saül devient rapidement arrogant. Il décide de désobéir aux ordres de Jéhovah que Samuel lui transmet. Un jour, il s’impatiente et offre un sacrifice à la place du prophète. Celui-ci le reprend fermement et prédit que la royauté ne restera pas dans sa famille. Loin d’accepter la discipline, Saül commet des actes de désobéissance plus graves encore (1sam. 13:8, 9, 13, 14).

24. a) Saül obéit-​il à l’ordre de Jéhovah au sujet des Amaléqites ? b) Comment Saül réagit-​il à la discipline, et quelle est la décision de Jéhovah ?

24 Par l’intermédiaire de Samuel, Jéhovah commande à Saül de combattre les Amaléqites. Il lui ordonne notamment d’exécuter leur roi, Agag. Cependant, Saül épargne Agag * et garde le meilleur du butin, qui devrait être détruit. Lorsque Samuel le lui reproche, l’attitude de Saül révèle à quel point il a changé. Au lieu d’accepter la réprimande avec modestie, il se justifie, se trouve des excuses, ignore le problème et essaie de rejeter la responsabilité sur le peuple. Alors que Saül tente d’échapper à la discipline en prétendant qu’une partie du butin est réservée au sacrifice pour Jéhovah, Samuel prononce ces paroles devenues célèbres : « Écoute ! Obéir vaut mieux qu’un sacrifice. » Avec courage, il reprend Saül et lui annonce la décision de Jéhovah : la royauté lui sera enlevée et sera donnée à un homme meilleur (1sam. 15:1-33).

25, 26. a) Pourquoi Samuel est-​il en deuil, et quel reproche Jéhovah lui fait-​il gentiment ? b) Lorsque Samuel arrive chez Jessé, que lui dit Jéhovah ?

 25 Bouleversé par les péchés de Saül, Samuel passe la nuit à crier vers Jéhovah. Il va jusqu’à mener deuil pour le roi. Il avait vu tant de potentiel et de bonnes choses chez Saül ! Maintenant ses espoirs sont anéantis. Où est le Saül qu’il a connu ? Le roi a perdu ses plus belles qualités et s’est détourné de Jéhovah. Samuel ne veut plus jamais le revoir. Plus tard, cependant, Jéhovah lui fait gentiment ce reproche : « Jusqu’à quand seras-​tu en deuil pour Saül, alors que moi, par contre, je l’ai rejeté pour qu’il ne règne plus sur Israël ? Remplis d’huile ta corne et pars. Je vais t’envoyer vers Jessé le Bethléhémite, car je me suis trouvé un roi parmi ses fils » (1sam. 15:34, 35 ; 16:1).

26 La réalisation de la volonté de Jéhovah ne dépend pas de la fidélité d’humains imparfaits. Si l’un d’eux devient infidèle, Jéhovah en trouvera un autre pour atteindre son but. Le vieux prophète cesse de mener deuil. Sur l’ordre de Jéhovah, il va à Bethléhem, chez Jessé. Certains des fils de Jessé ont un physique impressionnant. Pourtant, dès que Samuel aperçoit le premier, Jéhovah lui dit de ne pas se fier aux apparences (lire 1samuel 16:7). Finalement, Samuel fait la connaissance du plus jeune fils, et c’est lui que Jéhovah choisit. Il s’agit de David.

Samuel a constaté que Jéhovah peut adoucir, effacer ou transformer en bénédiction même la plus grande des déceptions.

27. a) Qu’est-​ce qui a aidé Samuel à renforcer sa foi ? b) Qu’apprécies-​tu particulièrement dans l’exemple laissé par Samuel ?

27 Durant ses dernières années, Samuel comprend encore mieux que Jéhovah a eu raison de remplacer Saül par David. Alors que Saül sombre dans une jalousie meurtrière et dans l’apostasie, David, lui, fait preuve de qualités admirables telles que le courage, l’intégrité, la foi et la fidélité. La vie de Samuel touche à sa fin, mais sa foi continue de se renforcer. Il constate que Jéhovah peut adoucir, effacer ou transformer en bénédiction même la plus grande des déceptions. Finalement, Samuel meurt, laissant le souvenir d’un homme de foi à la vie exceptionnelle, longue de près d’un siècle. Tout Israël pleure ce prophète, et pour cause ! Aujourd’hui encore, les serviteurs de Jéhovah font bien de se demander : « Imiterai-​je la foi de Samuel ? »

 


SAMUEL observe les visages des Israélites. La nation s’est rassemblée à Guilgal, convoquée par cet homme de foi qui est juge et prophète depuis des dizaines d’années. C’est le mois de mai ou de juin. La saison sèche est bien avancée. Dans les champs dorés alentour, le blé est prêt à être moissonné. La foule fait silence. Comment Samuel va-​t-​il toucher les cœurs ?

Les Israélites ne saisissent pas la gravité de leur situation. Ils réclament un roi humain. Ils ne se rendent pas compte qu’ils manquent sérieusement de respect envers leur Dieu, Jéhovah, et son prophète. En quelque sorte, c’est Jéhovah qu’ils rejettent en tant que Roi ! Comment Samuel peut-​il les amener à se repentir ?

Samuel nous montre comment bâtir notre foi et résister à de mauvaises influences.

3, 4. a) Pourquoi Samuel parle-​t-​il de sa jeunesse ? b) Pourquoi l’exemple de foi de Samuel nous est-​il utile ?

Le prophète prend la parole : « J’ai vieilli et blanchi. » Ses cheveux blancs donnent du poids à ses mots. Il ajoute : « J’ai marché devant vous depuis ma jeunesse jusqu’à ce jour » (1 Sam. 11:14, 15 ; 12:2). Il est âgé, mais il n’a pas oublié son passé. Ses souvenirs sont très nets. Grâce aux décisions qu’il a prises tout jeune, il a mené une vie marquée par la foi et l’attachement à Jéhovah.

Samuel a bâti et entretenu sa foi alors qu’il était entouré de personnes infidèles. Aujourd’hui, il est tout aussi difficile d’entretenir notre foi dans un monde éloigné de Dieu et corrompu (lire Luc 18:8). Voyons ce que nous  pouvons apprendre de Samuel, en commençant par sa petite enfance.

Garçon, il « servait devant Jéhovah »

5, 6. a) Pourquoi l’enfance de Samuel n’est-​elle pas habituelle ? b) Pourquoi les parents de Samuel sont-​ils sûrs qu’on prend soin de lui ?

Samuel n’a pas une enfance habituelle. Peu après avoir été sevré, vers l’âge de trois ans ou un peu plus, il commence à servir Jéhovah au tabernacle à Shilo, à une trentaine de kilomètres de sa ville natale, Rama. Ses parents, Elqana et Hanna, l’ont en effet voué à Jéhovah afin qu’il le serve de façon particulière : ils ont fait de lui un naziréen à vie *. Cela signifie-​t-​il que Samuel est rejeté par des parents qui ne l’aiment pas ?

Absolument pas ! Elqana et Hanna savent qu’à Shilo, on prend soin de leur fils. Le grand prêtre Éli y veille sûrement, car Samuel collabore de près avec lui. Par ailleurs, un certain nombre de femmes effectuent un service, manifestement organisé, au tabernacle (Ex. 38:8 ; Juges 11:34-40).

7, 8. a) Comment les parents de Samuel l’encouragent-​ils année après année ? b) Quel exemple Hanna et Elqana ont-​ils laissé aux parents ?

Hanna et Elqana n’oublient pas leur cher fils aîné, dont la naissance était la réponse à une prière. Hanna avait demandé un fils et avait promis de le vouer à Dieu pour qu’il le serve toute sa vie. Chaque année, lorsqu’elle vient le voir, elle lui apporte un manteau sans manches qu’elle lui a fait pour son service au tabernacle. Le petit garçon doit être ravi de ces visites. Sans aucun doute, il s’épanouit grâce aux encouragements et aux conseils affectueux de ses parents, qui lui rappellent tout l’honneur qu’il a de servir Jéhovah dans ce lieu incomparable.

À notre époque, les parents ont beaucoup à apprendre de Hanna et d’Elqana. Certains concentrent tous leurs efforts sur les questions matérielles et négligent la spiritualité de leurs enfants. Les parents de Samuel ont quant à eux donné la priorité aux choses spirituelles, ce qui a largement déterminé le genre d’homme que leur fils est devenu (lire Proverbes 22:6).

9, 10. a) Décris le tabernacle et les sentiments de Samuel pour ce lieu sacré (voir aussi la note). b) Quelles responsabilités Samuel a-​t-​il sans doute ? c) À ton avis, comment les jeunes peuvent-​ils imiter Samuel ?

Samuel grandit. Imagine-​le en train d’explorer les collines autour de Shilo. Il regarde la ville et la vallée qui s’étend sur un  côté. Lorsqu’il voit le tabernacle de Jéhovah *, son cœur se gonfle de joie et de fierté. C’est vraiment un lieu sacré : construit environ 400 ans plus tôt sous la direction de Moïse lui-​même, le tabernacle est l’unique centre du culte pur au monde !

10 Le jeune Samuel aime de plus en plus le tabernacle. Il écrira plus tard qu’il « servait devant Jéhovah, comme un garçon ceint d’un éphod de lin » (1 Sam. 2:18). Cet éphod, un vêtement simple sans manches, indique que Samuel aide les prêtres au tabernacle. Même s’il n’est pas prêtre, il accomplit certaines tâches, comme ouvrir chaque matin les portes donnant sur la cour et s’occuper du vieil Éli. Mais il a beau apprécier ses privilèges, ce garçon innocent finit par être perturbé. Il se passe quelque chose de vraiment anormal dans la maison de Jéhovah.

Pur malgré la corruption

11, 12. a) Quelle erreur commettent Hophni et Phinéas ? b) Comment la méchanceté et la corruption de Hophni et Phinéas se manifestent-​elles ? (voir aussi la note).

11 Tout jeune, Samuel est confronté à la méchanceté et à la corruption. Éli a deux fils, Hophni et Phinéas, au sujet desquels le récit déclare : « Les fils d’Éli étaient des vauriens ; ils ne reconnaissaient pas Jéhovah » (1 Sam. 2:12). Les deux idées de ce verset sont liées. Hophni et Phinéas sont des « vauriens », littéralement des « fils de néant », parce qu’ils n’ont aucun respect pour Jéhovah. Ils n’accordent aucune importance à ses principes et exigences justes. Cette erreur est à l’origine de tous leurs autres péchés.

12 La Loi de Dieu définit précisément les devoirs des prêtres et la façon dont ils doivent offrir les sacrifices au tabernacle. Et pour cause ! Ces sacrifices représentent les dispositions que Dieu a prises pour le pardon des péchés, afin que les Israélites soient purs à ses yeux, dignes de sa bénédiction et de sa direction. Mais Hophni et Phinéas  incitent les autres prêtres à traiter les offrandes sans le moindre respect *.

13, 14. a) Quel effet ce qui se passe au tabernacle a-​t-​il sur les personnes sincères ? b) Pourquoi peut-​on dire qu’Éli manque à ses responsabilités de grand prêtre et de père ?

13 Représente-​toi le jeune Samuel ouvrant de grands yeux devant de tels abus qui restent impunis. Combien de gens — dont des pauvres, des humbles, des opprimés — voit-​il arriver au tabernacle de Dieu dans l’espoir d’être réconfortés et fortifiés, mais repartir déçus, blessés ou humiliés ? Et quels sont ses sentiments lorsqu’il apprend que Hophni et Phinéas méprisent aussi les lois de Jéhovah sur la morale sexuelle en ayant des rapports avec des femmes accomplissant un service au tabernacle ? (1 Sam. 2:22). Peut-être espère-​t-​il qu’Éli va faire quelque chose.

La méchanceté des fils d’Éli doit beaucoup perturber Samuel.

14 En effet, Éli est le mieux placé pour redresser cette situation de plus en plus critique. En tant que grand prêtre, il est responsable de ce qui se passe au tabernacle. En tant que père, il a l’obligation de corriger ses fils. Ne se font-​ils pas du tort, à eux et à bien d’autres dans le pays ? Toutefois, Éli manque à ses responsabilités, tant de grand prêtre que de père. Il ne réprimande ses fils que mollement (lire 1 Samuel 2:23-25). Or ceux-ci ont besoin d’une correction bien plus ferme. Les péchés qu’ils commettent sont punissables de mort !

15. Quel puissant message de condamnation Jéhovah adresse-​t-​il à Éli, et comment Éli et sa famille réagissent-​ils ?

15 La situation se dégrade à tel point que Jéhovah envoie « un homme de Dieu », un prophète anonyme, pour adresser à Éli un puissant message de condamnation. « Pourquoi continues-​tu d’honorer tes fils plus que moi ? » reproche Jéhovah au grand prêtre. Il lui annonce que ses fils corrompus mourront le même jour, que sa famille subira de grandes souffrances et qu’elle perdra sa position privilégiée parmi les prêtres. Cet avertissement très clair fait-​il réagir Éli et sa famille ? Le récit ne signale aucun changement dans leur état d’esprit (1 Sam. 2:27–3:1).

16. a) Quelles bonnes nouvelles le récit nous apprend-​il au sujet de Samuel ? b) Pourquoi trouves-​tu ces nouvelles encourageantes ?

 16 Quel effet toute cette corruption a-​t-​elle sur Samuel ? De bonnes nouvelles concernant ses progrès éclairent régulièrement ce sombre récit. Souviens-​toi, en 1 Samuel 2:18, nous avons lu que le garçon « servait devant Jéhovah », avec foi et fidélité. Même jeune, il fait du service de Dieu sa priorité. Le verset 21 donne un détail encore plus réjouissant : « Le garçon Samuel grandissait auprès de Jéhovah. » Tandis qu’il grandit, ses liens avec son Père céleste se resserrent. Des relations étroites avec Jéhovah sont la meilleure protection contre n’importe quelle forme de corruption.

17, 18. a) Face à la corruption de leur entourage, comment les jeunes chrétiens peuvent-​ils imiter Samuel ? b) Quel est le résultat de la fidélité de Samuel ?

17 Samuel pourrait facilement penser : « Si le grand prêtre et ses fils cèdent au péché, moi aussi je peux faire ce que je veux. » Mais la corruption des autres, y compris de ceux qui ont une certaine autorité, n’est jamais une excuse pour pécher. De nos jours, beaucoup de jeunes chrétiens imitent Samuel : ils « grandiss[ent] auprès de Jéhovah », même s’ils n’ont pas que de bons exemples dans leur entourage.

18 Quel est le résultat de la fidélité de Samuel ? « Pendant ce temps, le garçon Samuel grandissait et devenait de plus en plus attachant, tant du point de vue de Jéhovah que de celui des hommes » (1 Sam. 2:26). Il est aimé, au moins par ceux dont l’opinion est importante pour lui. Jéhovah lui-​même aime ce garçon pour sa fidélité. Samuel sait que son Dieu va agir contre  toute la méchanceté qui se commet à Shilo, mais il se demande peut-être quand. Une nuit, il reçoit une réponse...

« Parle, car ton serviteur écoute »

19, 20. a) Qu’arrive-​t-​il à Samuel alors qu’il est couché ? b) Comment Samuel traite-​t-​il Éli ? c) Comment Samuel comprend-​il qui l’a appelé ?

19 Le matin approche, mais il fait encore noir. La grande lampe, dont la lumière vacillante éclaire le tabernacle, n’est pas éteinte. Dans le silence, une voix appelle Samuel. Il pense que c’est Éli, à présent très âgé et presque aveugle. Il se lève et court vers lui. Le vois-​tu se précipiter, pieds nus, pour demander au vieil homme de quoi il a besoin ? Il est touchant de constater que Samuel le traite avec respect et bonté. Malgré ses nombreux péchés, Éli est toujours le grand prêtre de Jéhovah (1 Sam. 3:2-5).

20 Samuel le réveille, en disant : « Me voici, car tu m’as appelé. » Éli répond que non, et le renvoie au lit. La même chose se produit une deuxième, puis une troisième fois ! Finalement, Éli discerne ce qui se passe. Jéhovah ne parle plus très souvent à son peuple par des visions ou des messages prophétiques. Rien d’étonnant à cela. Mais Éli comprend que Jéhovah va de nouveau parler, maintenant à cet enfant ! Il dit à Samuel de se recoucher et lui indique ce qu’il doit répondre. Le garçon obéit. Peu après, la voix l’appelle encore : « Samuel, Samuel ! » Il répond : « Parle, car ton serviteur écoute » (1 Sam. 3:1, 5-10).

21. Comment pouvons-​nous écouter Jéhovah aujourd’hui, et quel bienfait en retirons-​nous ?

21 Jéhovah a enfin à Shilo un serviteur qui l’écoute. Écouter Dieu devient pour Samuel une habitude de vie. Est-​ce aussi ton habitude ? Pas besoin d’attendre qu’une voix surnaturelle te parle la nuit. Aujourd’hui, Jéhovah communique avec toi constamment pour ainsi dire. Sa voix se fait entendre par sa Parole, la Bible, disponible en entier. Plus nous écoutons Dieu et lui obéissons, plus notre foi grandit. Le cas de Samuel en est la preuve.

Le jeune Samuel transmet à Éli le message de jugement de Jéhovah

Malgré sa peur, Samuel transmet fidèlement à Éli le message de condamnation de Jéhovah.

22, 23. a) Comment se réalise le message qu’au début Samuel a eu peur de porter à Éli ? b) Pourquoi la belle réputation de Samuel devient-​elle de plus en plus solide ?

22 Cette nuit à Shilo marque un tournant dans la vie de Samuel. Il commence alors à connaître Jéhovah de façon particulière : il est maintenant son prophète et son porte-parole. Au début, il a peur de porter à Éli le message de Jéhovah confirmant que la prophétie contre sa famille va sous peu se réaliser. Mais il rassemble son courage, et Éli accepte humblement le jugement divin. Bientôt, tout ce qu’a annoncé Jéhovah s’accomplit. Israël entre en  guerre contre les Philistins, Hophni et Phinéas sont tous les deux tués le même jour et Éli meurt en apprenant que l’arche de Jéhovah a été prise (1 Sam. 3:10-18 ; 4:1-18).

23 Quant à Samuel, sa réputation de prophète fidèle devient de plus en plus solide. « Jéhovah lui-​même était avec lui », dit le récit, ajoutant qu’il fait se réaliser toutes les prophéties de Samuel (lire 1 Samuel 3:19).

« Samuel appela Jéhovah »

24. Que désirent les Israélites, et pourquoi s’agit-​il d’un péché grave ?

24 Les Israélites suivent-​ils la direction de Samuel et se rapprochent-​ils de Jéhovah avec foi ? Non. Le temps passe, et ils ne veulent plus être jugés par un simple prophète ; ils désirent ressembler aux autres nations, avoir à leur tête un roi humain. Samuel écoute Jéhovah et accède à leur demande. Toutefois, il doit leur faire prendre conscience de la gravité de leur péché. Ce n’est pas un homme qu’ils rejettent, c’est Jéhovah lui-​même ! Samuel convoque donc le peuple à Guilgal.

Le prophète âgé Samuel regarde vers le ciel pendant un orage ; les personnes autour de lui sont effrayées

Samuel prie avec foi ; Jéhovah répond par un orage.

25, 26. Comment Samuel s’y prend-​il pour faire comprendre aux Israélites la gravité de leur péché ?

25 Rejoignons-​le en ce moment de grande tension. Le vieux prophète rappelle aux Israélites qu’il est resté intègre toute sa vie. Nous lisons ensuite : « Samuel appela Jéhovah. » Il lui demande un orage (1 Sam. 12:17, 18).

26 Un orage ? En pleine saison sèche ? Du jamais vu ! Si certains doutent ou se moquent, ils ne le font pas longtemps. Le ciel s’assombrit tout à coup. Le vent fouette les blés dans les champs. Le tonnerre retentit dans un grondement assourdissant. Il se met à pleuvoir. Résultat : « Le peuple craignit beaucoup Jéhovah et Samuel. » Les Israélites comprennent enfin qu’ils ont péché gravement (1 Sam. 12:18, 19).

27. Que fait Jéhovah pour ceux qui imitent la foi de Samuel ?

27 Ce n’est pas Samuel, mais Jéhovah qui a touché les cœurs rebelles des Israélites. Depuis sa jeunesse jusqu’à ses vieux jours, Samuel a eu foi en son Dieu, qui l’a récompensé. Jéhovah n’a pas changé. Il soutient toujours ceux qui imitent la foi de Samuel.

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Muinjilisti kutoka kwa Yesu Kristo kwa watu, Habari Njema ninayo itangaza imeanzishwa na Yesu Kristo mwenyewe ndiye Bwana na Mwokozi wetu wa pekee. Utukufu na heshima ni vyake milele na milele.

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