MON PARCOURS :
J’ai grandi à Los Angeles, en Californie (États-Unis), dans différents quartiers connus pour leurs gangs et le trafic de drogue. J’étais le deuxième d’une fratrie de six enfants.
Ma mère nous a élevés dans la religion évangélique. Cependant, durant mon adolescence, je menais une double vie. Le dimanche, je chantais dans le chœur de l’église. Mais le reste de la semaine, ma vie n’était que fête, drogue et immoralité sexuelle.
J’étais coléreux et violent. Lorsque je me battais, j’aurais utilisé n’importe quelle arme pour l’emporter. Ce que j’apprenais à l’église ne m’aidait pas. Je disais souvent :
« La vengeance appartient au Seigneur... et moi, je suis son instrument ! » À la fin des années 60, alors que j’étais au lycée, j’étais influencé par les Black Panthers, un mouvement politique connu pour lutter activement en faveur des droits civiques. Je suis devenu membre d’une association étudiante de défense des droits civiques. À plusieurs reprises, nous avons organisé des manifestations, provoquant chaque fois la fermeture temporaire du lycée.
Mais les manifestations n’étanchaient pas ma soif de violence. J’ai donc pris part à des actes criminels motivés par la haine. Mes amis et moi allions parfois voir des films sur les souffrances que des esclaves africains avaient subies aux États-Unis. Enragés à cause de ces injustices, nous passions à tabac les jeunes Blancs qui se trouvaient dans le cinéma. Puis, nous nous rendions dans des quartiers blancs pour y agresser d’autres personnes.
Vers la fin de mon adolescence, j’étais devenu un véritable délinquant. Mes frères aussi. Nous avions des problèmes avec la police. Un de mes jeunes frères faisait partie d’un gang célèbre, et j’en suis devenu membre. Ma vie allait de plus en plus mal.
COMMENT LA BIBLE A CHANGÉ MA VIE :
Les parents d’un de mes amis étaient Témoins de Jéhovah. Ils m’ont invité à l’un de leurs offices, et j’ai accepté. J’ai tout de suite vu que les Témoins étaient vraiment différents. Ils avaient tous leur bible et s’en servaient pendant l’office. Même les jeunes présentaient des exposés. J’ai été impressionné d’apprendre que Dieu a un nom, Jéhovah, et d’entendre les fidèles l’utiliser (Psaume 83:18). Cette congrégation (assemblée de fidèles) se composait de personnes de plusieurs nationalités, mais il n’y avait visiblement aucune division raciale.
Au début, je ne voulais pas étudier la Bible avec les Témoins, mais j’aimais leurs offices. Un soir, alors que j’assistais à l’un d’eux, quelques-uns de mes amis sont allés à un concert. Là-bas, ils ont frappé un adolescent à mort parce qu’il ne voulait pas leur donner sa veste en cuir. Le lendemain, ils se sont vantés de leur meurtre. Pendant leur procès, ils ont même tourné les choses en dérision. La plupart d’entre eux ont été condamnés à la prison à vie. Inutile de dire combien je me suis réjoui de ne pas avoir été avec eux ce soir-là ! J’ai décidé de transformer ma vie et d’étudier la Bible.
J’avais baigné dans un tel climat de préjugés raciaux que certaines choses chez les Témoins m’étonnaient. Un jour, un Témoin blanc a dû se rendre à l’étranger et a confié ses enfants à une famille noire. Une autre fois, une famille blanche a hébergé un jeune Noir qui avait besoin d’un logement. Tout cela m’a convaincu que les Témoins de Jéhovah appliquent les paroles de Jésus rapportées en Jean 13:35 : « Par là tous sauront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour entre vous. » J’ai compris que j’avais trouvé une vraie famille de frères et sœurs.
L’étude de la Bible m’a fait comprendre qu’il fallait que je change ma façon de penser. Je devais renouveler mon état d’esprit pour agir paisiblement, mais aussi pour constater que c’était le meilleur mode de vie (Romains 12:2). Petit à petit, j’ai fait des progrès. En janvier 1974, j’ai été baptisé Témoin de Jéhovah.
Je devais renouveler mon état d’esprit pour agir paisiblement, mais aussi pour constater que c’était le meilleur mode de vie.
Cependant, même après mon baptême, j’ai dû continuer de travailler sur moi. Par exemple, un jour que j’évangélisais de maison en maison, j’ai poursuivi un individu qui venait de voler mon autoradio. Alors que je l’avais presque rattrapé, il a laissé tomber l’autoradio et s’est enfui. Lorsque j’ai raconté aux autres comment j’avais récupéré mon autoradio, un ancien (ministre du culte) m’a demandé : « Stephen, qu’aurais-tu fait si tu l’avais rattrapé ? » Cette question m’a amené à réfléchir et m’a incité à poursuivre mes efforts pour être paisible.
En octobre 1974, je suis devenu ministre à plein temps ; je consacrais 100 heures chaque mois à enseigner la Bible. Puis j’ai eu l’honneur d’être volontaire au siège mondial des Témoins de Jéhovah, à Brooklyn (État de New York). En 1978, je suis retourné à Los Angeles pour prendre soin de ma mère qui était malade. Deux ans après, j’ai épousé Aarhonda, que j’aime tendrement. Ensemble, nous nous sommes occupés de ma mère jusqu’à sa mort ; Aarhonda m’a grandement soutenu. Plus tard, nous avons suivi les cours de l’École biblique de Guiléad, l’école de missionnaires des Témoins de Jéhovah. Nous avons été envoyés au Panama, où nous sommes toujours missionnaires.
Depuis mon baptême, j’ai connu plusieurs situations qui auraient pu me faire perdre mon calme. Mais j’ai appris à m’éloigner de ceux qui me provoquent ou à apaiser les tensions par d’autres moyens. Beaucoup, dont ma femme, m’ont félicité d’avoir bien géré ces situations. Je me suis moi-même surpris ! Mais je n’ai aucun mérite. Je crois plutôt que ces changements témoignent du pouvoir transformateur de la Bible (Hébreux 4:12).
CE QUE CELA M’A APPORTÉ :
La Bible a donné un sens à ma vie et m’a appris à être vraiment paisible. Je ne frappe plus personne. J’aide plutôt les gens à guérir spirituellement. J’ai même enseigné la Bible à quelqu’un qui était mon ennemi au lycée ! Après son baptême, nous avons été colocataires pendant un temps. Nous sommes toujours des amis proches. À ce jour, 80 personnes qui ont étudié la Bible avec ma femme et moi sont devenues Témoins de Jéhovah.
Je suis profondément reconnaissant à Jéhovah. Grâce à lui, ma vie est pleine de sens, et j’ai le bonheur de faire partie d’une vraie famille de frères et sœurs.
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